L'Igas dresse un constat "désolant" de la politique du médicament en France
Le deuxième rapport de l'Igas (Inspection générale des affaires sociales) publié hier sur l'affaire du médiator n'est pas plus tendre que le premier (lire ici une synthèse du rapport).
Dans le premier, elle accusait les laboratoires Servier et l'Afssaps. Dans celui-ci, elle dresse un constat sévère de la politique actuelle du médicament en France.
En fait le rapport dénonce même l'"absence de politique du médicament" et préconise sa reconstruction. L'Igas demande "une réforme d'envergure de la pharmacovigilance", "une reconstruction de la politique du médicament" et "un positionnement nouveau dans le concert européen".
Pour la pharmacovigilance, elle préconise notamment une simplification de la notification des effets indésirables.
Elle ajoute qu'il faut "rééquilibrer les rapports entre l'Afssaps" (l'agence des produits
de santé) et les laboratoires : "exiger les données complètes des essais
cliniques", "annuler des décisions favorables au laboratoire en cas de conflit
d'intérêt", "prévoir des sanctions proportionnées aux enjeux".
Il faut, insiste l'Igas, que "le doute profite au malade et non au médicament", il faut "donner la priorité au principe de précaution".
L'Igas propose notamment la constitution d'un organisme public d'information sur le médicament et la suppression du corps des
visiteurs médicaux, VRP des laboratoires.
L'Igas avait publié le 15 janvier un premier rapport sur l'affaire du Médiator qui avait fait grand bruit, dans lequel elle passait au crible la succession des événements ayant conduit à son interdiction, la stratégie des laboratoires Servier, les mécanismes de décision et le fonctionnement des agences sanitaires.
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