Youssouf Fofana aurait posté des vidéos depuis sa cellule

"Je suis Fofana Youssouf, un jeune musulman qui a des défauts, qui a commis des fautes." Lunettes noires, foulard sur la tête, un homme se présentant comme le chef du "gang des barbares" aurait posté fin 2011 une quinzaine de vidéos sur YouTube depuis sa cellule de la prison de Clairvaux (Aube). Youssouf Fofana y est incarcéré depuis février 2011 après avoir été condamné à la perpétuité en 2009 pour le meurtre d'Ilan Halimi, un jeune homme juif torturé durant plusieurs semaines dans une cave d’une cité de Bagneux (Hauts-de-Seine). 

Une enquête a été ouverte sur ces vidéos, a indiqué mardi 6 mars une source judiciaire, confirmant des informations de L'Est Eclair. L'homme y exprime en effet "des prises de position pénalement répréhensibles", selon une source de la gendarmerie.

Aucun appareil d'enregistrement découvert

Il se revendique notamment comme le "symbolique trophée de guerre des sionistes de New York" et "pose devant un croquis laissant apparaître les contours de l'Afrique au cœur de laquelle apparaît un poing fermé, rapporte Le Figaro.fr. Autour, sont dessinés un sabre et une pompe à essence." Il y fait "l'apologie 'd'Al-Qaïda et des combattants de la cause d'Allah'".

"Une fouille de la cellule de Fofana a été effectuée. Mais aucun appareil d'enregistrement n'y a été découvert", a indiqué une source judiciaire, affirmant qu'une procédure pour interdire la diffusion du document sur internet avait été lancée. Elle refuse en revanche de confirmer que les vidéos ont bien été réalisées depuis la prison de Clairvaux.

De l'adhésif utilisé dans les ateliers de la prison 

En observant les vidéos, on peut voir sur le mur derrière l'homme se présentant comme Fofana des morceaux d'adhésif sur lesquels les inscriptions "chaussu" et "Clairva" apparaissent. Selon des sources syndicales, l'adhésif serait celui utilisé pour refermer les cartons de chaussures fabriqués dans les ateliers de la prison de Clairvaux par les détenus. 

Par ailleurs, ces sources syndicales disent avoir clairement reconnu le crépi vert des murs et le montant de la fenêtre comme faisant bien partie des locaux de la prison. "C'est inadmissible de voir ça aujourd'hui", a réagi Emmanuel Gauthrin, secrétaire général adjoint FO pénitentiaire. Déplorant le "prosélytisme" qui est selon lui exprimé dans ces vidéos, qu'il prend comme de la "provocation", il réclame des maisons centrales à effectif réduit "pour avoir un suivi autre que ce qu'on a actuellement".