"Vous me fatiguez grave !" : la défense laconique de Yoni Palmier au procès du "tueur de l'Essonne"
C'est une dame âgée qui entre dans la salle d'assises. A petits pas, c'est son fils qu'elle vient défendre. Son fils dans le box des accusés et qu'elle n'a pas vu depuis des années : "J'abandonnerai jamais mon fils! ", lance-t-elle, sanglée dans un anorak bordeaux qui a connu des jours meilleurs. "Mon fils... je pense qu'il a tué personne. Il a toujours été très gentil dans la maison ", plaide Eugénia Félicienne Chimbak, 82 ans et neuf enfants -dont l'un s'est suicidé, de sa une voix traînante. Yoni Palmier, accusé de quatre meurtres, était son petit dernier, celui qu'elle a chouchouté dit-elle. Ménage, vaisselle, courses : Eugénia était toujours là pour son benjamin, né bien après les autres, d'un père différent.
"Je suis très, très contrarié d'être là. Je ne sais pas quoi dire "
L'après-midi, c'est justement le père de Yoni Palmier, qui est venu à son tour à la barre. Ce n'est pas sur son témoignage que la défense pourra s'appuyer. Derrière ses lunettes d'aviateur, il ne semble porter aucun intérêt à son fils : "Je suis très, très contrarié d'être là. Je ne sais pas quoi dire ", marmonne le vieil homme de 75 ans. Il avait déjà trois enfants à la naissance de l'accusé et n'a jamais quitté leur mère. Il ne voulait pas de cet enfant et a mis des années à révéler sa double vie à sa première famille.
"Vous me fatiguez grave! "
Relation difficile, tourmentée, au point qu'un jour de 2004, Yoni poignarde ses parents. Il écopera de six mois ferme. Eugénia ne veut pas voir : "Il a été violent? Non... Il s'est énervé une fois ", minimise-t-elle. Elle avait ce jour-là refusé de l'accompagner chez une assistante sociale pour un entretien d'embauche. La cour se tourne vers l'accusé. Qu'en a-t-il à dire ? Rien : "On a eu un problème, j'ai pas à entrer dans les détails. C'est personnel, c'est familial ". Agacée par un mutisme devenu quasi-systématique, l'avocate générale le pousse : "Vous me fatiguez grave! ", lui lance-t-il.
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