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Vol de cocaïne au siège de la PJ : où en est l'enquête ?

La police judiciaire parisienne est ébranlée par le vol de 52 kilos de cocaïne, qui vient s'ajouter à d'autres scandales qui ternissent la réputation du 36, Quai des Orfèvres.

Article rédigé par Camille Caldini
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le siège de la police judiciaire de Paris, au 36, Quai des Orfèvres, dans le 1er arrondissement de la capitale. (JOEL SAGET / AFP)

Neuf personnes mises en examen, un policier mutique et Christophe Rocancourt. L'enquête sur le vol de 52 kilos de cocaïne, au siège de la police judiciaire de Paris, en juillet 2014, s'accélère. Si elle révèle une organisation complexe, il subsiste toutefois quelques points d'interrogation. Francetv info récapitule ce que l'on sait de cette affaire.

De quel vol de cocaïne parle-t-on ?

En juillet 2014, 48 pains de 1,1 kilo de cocaïne sont volés dans la salle des scellés, dans les locaux de la PJ de Paris, au 36, Quai des Orfèvres. Cinquante-deux kilos de drogue en tout, qui ne sont jamais retrouvés. Les soupçons se portent sur un ex-membre de la brigade des stupéfiants, Jonathan G., 34 ans. L'homme a été reconnu par une gardienne de la paix en faction devant le siège de la PJ parisienne, puis identifié sur des images de vidéosurveillance, par des fonctionnaires de police. Arrêté début août et placé en détention, Jonathan G. reste mutique.

Qui sont les autres suspects ?

Après avoir traîné pendant près de six mois, l'enquête s'est accélérée en janvier. Huit personnes, plus ou moins proches du brigadier G., dont six policiers, ont été entendues. L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a mis hors de cause le chef de la brigade des stupéfiants.

 Le 16 janvier, l'épouse, le frère du brigadier Jonathan G. et deux policiers extérieurs au "36" ont été mis en examen pour "blanchiment de trafic de stupéfiants en bande organisée", "recel de détournement de biens par personne dépositaire de l'autorité publique" ou encore "destruction, soustraction, recel d'objets de nature à faciliter la découverte d'un délit ou la recherche de preuve".

Le 1er février, trois autres policiers ont été mis en examen. Le premier, membre de la brigade des "Stups'", a été mis en examen pour "blanchiment de trafic de stupéfiants en bande organisée". Le second, en poste dans le 19e arrondissement de Paris, est poursuivi pour "détournement de scellés par personne dépositaire de l'autorité publique", "trafic de stupéfiants" et "blanchiment de trafic de stupéfiants en bande organisée". Le dernier a été mis en examen pour "recel de détournement de scellés par personne dépositaire de l'autorité publique" et "trafic de stupéfiants".

Dernière surprise : le célèbre "escroc des stars", Christophe Rocancourt, a été lui aussi mis en examen dans cette affaire, vendredi 6 février.

Que vient faire Christophe Rocancourt là-dedans ?

Il nie toute implication dans l'affaire. "L'escroc des stars" aurait noué connaissance en prison, à Fleury-Mérogis (Essonne), avec le principal suspect, Jonathan G. C'est là que Jonathan G. aurait demandé à Christophe Rocancourt de l'aide pour récupérer 200 000 euros en liquide. Il est donc soupçonné de "complicité de recel de détournements de biens" et de "blanchiment de trafic de stupéfiants en bande organisée".

"Il semble établi que les deux hommes ont piloté depuis leur cellule des transactions de fortes sommes d’argent par l’intermédiaire de leurs proches", explique Le Monde, qui détaille comment Yossef I. et Donovan, le frère de Jonathan, ont été chargés de transférer des milliers d'euros en espèces, sur ordre des deux codétenus. Le Monde raconte notamment comment les deux hommes ont tenté de draguer le lac de Créteil avec un manche de balai, puis en descendant en caleçon dans l'eau glacée, début janvier, afin de retrouver un sac censé être rempli de billets.

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