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Vif échange Villepin-partie civile

Un vif échange a opposé mercredi Dominique de Villepin et l'avocat de Nicolas Sarkozy au procès de l'affaire Clearstream
Article rédigé par France2.fr
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Dominique de Villepin lors du procès Clearstream le 30 septembre 2009 (© FRance 2)

Un vif échange a opposé mercredi Dominique de Villepin et l'avocat de Nicolas Sarkozy au procès de l'affaire ClearstreamUn vif échange a opposé mercredi Dominique de Villepin et l'avocat de Nicolas Sarkozy au procès de l'affaire Clearstream

Le représentant du chef de l'Etat, partie civile, a posé des questions accusant implicitement l'ex 1er ministre d'avoir détruit des preuves et de faire pression sur la justice pour compromettre son rival.

Dominique de Villepin a rétorqué "Je crois qu'on peut poursuivre dans la calomnie et la rumeur (...) Mais à un moment, il y a le sens de l'Etat".

M. de Villepin a nié avoir comploté contre Nicolas Sarkozy et s'est présenté en victime d'une manipulation. Il a accusé le chef de l'Etat d'avoir "menacé" des hauts fonctionnaires de police et des ministres pour que l'affaire aboutisse à sa mise en cause.

Dominique de Villepin a répliqué à Thierry Herzog, qui représente le président de la République, partie civile : "Ce n'est pas uniquement en qualité d'avocat que vous agissiez".

"A aucun moment le nom de Nicolas Sarkozy ou de ses patronymes n'a été évoqué au cours de cette réunion (du 9 janvier 2004) en liaison avec cette affaire de réseaux occultes" a affirmé l'ex Premier ministre.

Entendu pour la première fois par les magistrats, Dominique de Villepin a fait comme au premier jour du procès une déclaration devant la presse sur un ton solennel.

Le 9 janvier, a soutenu M. de Villepin dans le prétoire, le vice-président d'EADS Jean-Louis Gergorin lui a fait part de l'existence des listings qui devaient se révéler faux, en présence de Philippe Rondot, spécialiste du renseignement, qui avait déjà engagé une enquête.

"Il s'agissait d'une réunion à bâtons rompus, pas d'une réunion de travail", a-t-il expliqué, assurant que les listings n'avaient pas été montrés ce jour-là. Il a raconté avoir demandé au général Rondot de poursuivre des investigations générales, en invoquant les "instructions générales du président de la République (Jacques Chirac) sur la moralisation de la vie économique internationale".

"Nous ne sommes entrés à aucun moment dans la définition des cibles ou dans l'implication de personnes", a-t-il dit. Jacques Chirac a été informé, mais, a dit le prévenu, "il n'y a jamais eu d'instruction présidentielle dans ce dossier".

"Il n'a à aucun moment été fait référence à Nicolas Sarkozy en liaison avec ce système occulte et les listings", a dit Dominique de Villepin. Il a assuré qu'il avait juste été débattu de l'éventualité d'alerter Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, de l'affaire, ce qui a été écarté car jugé "pas opportun".

Ensuite, a dit l'ancien Premier ministre, il n'a entendu reparler de cette affaire qu'en juillet 2004, donc après la remise des faux listings au juge Renaud Van Ruymbeke en avril et juin, ce qui avait provoqué une enquête judiciaire menaçante pour Nicolas Sarkozy.

Jean-Louis Gergorin l'a contredit en affirmant à l'instruction avoir fait cette démarche sur demande de Dominique de Villepin.

Les deux hommes devaient être confrontés dans la journée et l'avocat de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog, devait poser des questions dans la soirée.

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