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Un doyen de faculté sur le banc des accusés à Tunis

Habib Kazdaghli comparaît ce jeudi devant le tribunal de la Manouba, près de Tunis, pour avoir giflé une jeune étudiante en niqab le 6 mars dernier. Il bénéficie d'un important comité de soutien qui estime qu'il s'agit d'un procès politique dans un pays aux mains des islamistes.
Article rédigé par Caroline Caldier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Reuters)

Habib Kazdaghli s'était involontairement
érigé en porte drapeau de l'université laïque en décembre 2011. Doyen de la
faculté de la Manouba près de Tunis il était devenu l'ennemi des salafistes
quand ceux-ci avaient occupé le campus exigeant que les étudiantes portant un
niqab puissent assister aux cours.

Après un mois de blocage, c'est
l'affaire de la gifle. En mars deux jeunes-filles complètement voilées saccagent
le bureau du doyen. Il décide de porter plainte avant que l'une des deux jeunes-filles
ne fasse de même
. Elle avait été exclue de la faculté pour avoir porté le niqab en
salle de cours, et accuse l'universitaire de l'avoir giflée. Le doyen risque
cinq ans de prison pour acte de violence commis par un fonctionnaire dans ses
fonctions.

L'avocat d'Habib Kazdaghli, a expliqué que les deux parties avaient demandé le report
pour "examiner de nouveaux éléments du dossier" . La défense du doyen
devrait être axée sur une question : comment un médecin a-t-il pu constater une
trace de gifle sur le visage de l'étudiante une heure et demie après et alors
qu'elle portait un voile au moment des faits ?

Une centaine de personnes,
militants des droits de l'Homme et responsables politiques, étaient présents
devant le tribunal jeudi matin pour manifester leur soutien à l'universitaire.
Les manifestants sont là "pour défendre la Tunisie telle que nous la voulons:
moderne, démocratique, ouverte et tolérante"
, a déclaré avant le début de
l'audience Habib Kazdaghli.

Le verdict sera rendu le 17 janvier.

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