Tour de France : le coureur Rémy Di Grégorio en garde à vue
Interpellé dans le cadre d'une affaire de dopage, le coureur de Cofidis quitte le Tour.
Est-ce une énième affaire Cofidis ? L'équipe française a annoncé mardi 10 juillet la suspension immédiate de son coureur Rémy Di Grégorio. Le Français a été arrêté et placé en garde à vue dans une affaire présumée de dopage mardi 10 juillet à Bourg-en-Bresse, puis transféré dans la journée à Marseille, où l'affaire était suivie par les enquêteurs.
Le coureur provençal a été interpellé dans la matinée, à l'hôtel occupé par son équipe, lors de la première journée de repos de la course. Deux autres hommes ont également été placés en garde à vue pour cette même affaire, a-t-on appris auprès du procureur de Marseille. Tous trois ont été placés en garde à vue pour une durée maximale de 48 heures dans une affaire présumée de trafic de produits dopants en bande organisée. "L'une des personnes mises en cause transportait dans son véhicule des produits dont la nature exacte reste à déterminer", a précisé le procureur de la République de Marseille. Outre Di Grégorio, le procureur de Marseille a souligné "qu'une personne se disant naturopathe" figurait parmi les autres mis en cause.
Et le procureur de la République précise que "la peine maximale encourue [pour les infractions dont ils sont suspectés d'avoir commis] telle que prévue par le code du sport est de 7 ans d'emprisonnement et de 150 000 euros d'amende".
• "Une démarche individuelle"
Ce dossier, instruit par une juge d'instruction du pôle santé de Marseille, Annaïck Le Goff, "a été ouvert l'an dernier", selon la même source. Il concerne "une présomption de dopage" et "connaît une actualité ces jours-ci". L'enquête est menée par les gendarmes de la section de recherche de Marseille et de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique.
"Il y a un coureur qui s'est égaré, a priori, c'est une démarche individuelle fort regrettable, (...) mais ça ne remet pas en cause l'équipe en soi et la volonté de garder la ligne éthique qui est la sienne", a insisté Yvon Sanquer, le manager général de l'équipe cycliste française Cofidis, après l'interpellation de son coureur. Cette affaire heurte de plein fouet l'équipe nordiste, même si l'enquête avait été déclenchée au moment où Di Grégorio était encore membre de la formation kazakhe Astana.
Di Grégorio "est suspendu à titre conservatoire et, si les faits concrets sont avérés, bien évidemment il sera licencié de l'équipe", a précisé Yvon Sanquer, niant tout lien entre un éventuel dopage de ce coureur et la pression qui serait exercée par les dirigeants de l'équipe pour des résultats. "Rémy Di Grégorio avait un contrat pour l'année prochaine, un contrat substantiel [250 000 euros par an pendant deux ans]", a poursuivi Sanquer, selon qui l'équipe "est là pour essayer de faire le mieux possible mais pas à n'importe quel prix".
• Cofidis, habitué aux affaires de dopage
Depuis sa création en 1997, Cofidis a déjà été secouée par des affaires plus ou moins retentissantes liées au dopage. La principale, qui touchait plusieurs coureurs (dont le Français Philippe Gaumont et le Britannique David Millar), avait éclaté en 2004, provoquant un changement radical à la tête de la direction sportive. En 2007, le contrôle antidopage positif de l'Italien Cristian Moreni avait amené l'équipe à quitter le Tour dans les Pyrénées, bien que ce cas ait été avéré par la suite comme isolé. La société de crédit Cofidis avait annoncé début juin sa décision de poursuivre son parrainage pour trois années supplémentaires, jusqu'à la fin 2016, avec l'objectif de réintégrer la première division cycliste (WorldTour).
En huit saisons dans l'élite, Rémy Di Grégorio, grimpeur provençal, comparé au début de sa carrière à Richard Virenque, a pour succès le plus notable une victoire d'étape dans Paris-Nice en mars 2011, sous le maillot Astana. Cette année, Di Grégorio avait enlevé au printemps une étape du Tour des Asturies et gagné sa place pour le Tour de France.
Après l'arrestation de Di Grégorio, le direction du Tour s'est montrée satisfaite, estimant que cette affaire était significative du travail entrepris pour lutter contre le dopage : "Ceux qui trichent se font prendre tôt ou tard, chacun doit bien le comprendre et ça nous va très bien".
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