Scandale du foie gras : la plainte des gaveurs classée sans suite
La plainte pour tromperie sur la marchandise déposée en avril 2012 contre la coopérative Euralis, premier producteur de foie gras de France, a été classée sans suite par le parquet de Pau la semaine dernière. C'est ce qu'a annoncé vendredi le vice-procureur de Pau, Sébastien Ellul. Cinq anciens gaveurs de canards de la coopérative avaient pointé la société du doigt pour des manquements aux règles sanitaires, l'accusant de leur avoir fourni des animaux malades et de techniques d'élevage illégales .
Mais selon la direction départementale de protection des populations, l'abattage des canards s'est fait dans des conditons strictes, sans manquement aux règles sanitaires. La coopérative Euralis aurait agi dans les règles de l'art avec ses 15.000 agriculteurs et 5.000 employés.
"L'administration des antibiotiques a été effectuée en conformité avec les normes"
Au micro de France Bleu Gascogne, jeudi, un des producteurs avait accusé les techniciens d'Euralis de lui avoir conseillé d'utiliser des produits corrosifs pour gaver les canards, ainsi que des antibiotiques et du sulfate de cuivre pour les soigner. Dans ce cas, l'indication géographique protégée (IGP) aurait constitué une tromperie sur la marchandise.
Un des plaignants, Philippe Lapaque, avait cessé son activité après avoir reçu des canards "avec toutes sortes de pathologies, les yeux qui coulent, la diarrhée..."
Pour le vice-procureur de Pau, la plainte des cinq producteurs concerne des faits trop anciens pour être vérifiés, et peut-être prescrits. Selon lui, "l'administration des antibiotiques été effectuée en conformité avec les normes sanitaires en vigueur ".
Le parquet donne ainsi raison à Euralis qui s'était défendue de ces accusations au micro de France Info. Luc Lemaire, secrétaire général du groupe Euralis, avait précisé que "l'administration d'antibiotiques est tout à fait exceptionnelle", et que "si pour soigner l'animal il reçoit un traitement antibiotique, le canard perd son appellation IGP Sud Ouest. "
"C'est une bonne nouvelle pour les petits producteurs"
Les producteurs indépendants interrogés par France Info regrettent que ce scandale fasse du tort à la filière, mais considèrent que c'est une bonne nouvelle pour les petits producteurs.
"Nous avons des prix plus élevés ", reconnaît Alain Lescourgues, éleveur de canards dans les Landes, "mais les gens sont à la recherche de produits vrais ".
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