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Redoine Faïd : du grand banditisme à la légende

PORTRAIT | Après une sérieuse expérience de voleur à l'adolescence, Redoine Faïd commet son premier braquage à main armée à 18 ans. Avec cette spectaculaire évasion à l'explosif, ce gangster "à l'intelligence au-dessus de la moyenne" se taille une légende dans le grand banditisme.
Article rédigé par Gilles Halais
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Maxppp)

"Il ne manquait plus qu'une
évasion spectaculaire pour en faire une sorte de héros",
confie Frédéric
Ploquin au micro France Info d'Etienne Monin. Le journaliste de Marianne
a rencontré régulièrement Redoine Faïd à sa sortie de prison, en 2009. Il
venait de purger dix ans de prison pour l'attaque d'un fourgon blindé, en
juillet 1997. Et occupait à l'époque un emploi de cadre commercial, juste à côté
de la rédaction de l'hebdomadaire.

"L'écrivain"

Il écrit à cette époque son
autobiographie, à quatre mains avec Jérôme Pierrat (Braqueur, des cités au
grand banditisme
- ed. La Manufacture de livres). "L'écrivain",
comme le surnomment alors les policiers, se présente en braqueur repenti,
assurant avoir "enterré son passé" . On apprend également que
ce gangster "à l'intelligence au-dessus de la moyenne", selon Frédéric
Ploquin, est fasciné par le cinéma. "Le cinéma a été pour moi un mode
d'emploi pour braquer",
explique Faïd sur LCI à l'époque. S'inspirant
de Heat pour un braquage, il avait ainsi revêtu un masque de hockey sur
le visage, en clin d'œil à Michael Mann, dont le braqueur dans le film est poursuivi par Al Pacino.

Le cerveau

Faïd est rattrapé par son passé en
juin 2011. Interpellé près de Lille pour violation des conditions de sa liberté
conditionnelle liée à sa condamnation à 18 ans de réclusion.

Quelques mois plus tôt, il avait échappé de peu à une série d'interpellations
dans le cadre de l'enquête sur la fusillade de Villiers-sur-Marne. Une
fusillade d'une rare violence, qui avait coûté la vie à une policière municipale,
Aurélie Fouquet, âgée de 26 ans et mère de deux jeunes enfants.

On le soupçonne d'avoir été le cerveau du braquage raté qui avait précédé la
fusillade.

"On imagine mal — et c'est
ce qui fait le grand braqueur — ce garçon ne pas avoir préparé minutieusement
ce qui allait se passer"
après son évasion, conclut Frédéric Ploquin, auteur de La prison des caïds  (ed. Plon).

 

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