Cet article date de plus de douze ans.

Rapport sur la prison des Baumettes : invasion de cafards, surpopulation et violence

Après une visite de dix jours de ses services à la prison des Baumettes à Marseille, le contrôleur général des lieux de privation de liberté dresse un état des lieux d'autant plus accablant qu'il ne note "aucune amélioration substantielle" malgré les nombreux rapports du même type. Jean-Marie Delarue invite donc le gouvernement à prendre des mesures urgentes pour améliorer cette situation.
Article rédigé par Sylvie Johnsson
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Maxppp)

Pas de lumière, pas de chasse d'eau, pas de cloison d'intimité, réfrigérateur infesté de cafards, des cloportes, pas d'eau chaude, pas de placard, pas de quoi s'asseoir, pas de table... C'est ainsi que deux détenus décrivent leur cellule dans ce rapport, une description "dont la véracité a été vérifiée par le contrôle général."

Au total, sur 98 cellules visitées, seules neuf n'ont pas fait l'objet d'observation.* Ajoutons pour complèter ce tableau que 3 à 5 douches seulement sur 10 fonctionnent.
*

Mais cette dénonciation de l'insalubrité et de la vétusté n'est qu'une partie de ce rapport qui critique également la surpopulation - pour  1190 places, 1769 personnes présentes au 1er
ctobre 2012 soit un taux d'occupation de 145% - et la violence, "reflet de la vie marseillaise et de ses quartiers nord."

"Violation grave des droits fondamentaux"

Le constat est donc sans appel: ce contrôle mené par une vingtaine d'inspecteurs qui ont visité la prison de Baumettes entre le 8
et le 19 octobre, a "fait apparaître, sans aucun doute, une violation grave des droits fondamentaux, notamment au regard de l'obligation incombant aux autorités publiques (...) de préserver les personnes détenues de tout traitement inhumain et dégradant" .

A l'issue de cette visite, Jean-Marie Delarue a saisi à la mi-novembre les ministres de la Justice et de la Santé et leur a demandé  de faire connaître leurs observations avant mardi. Une procédure d'urgence qui n'a été utilisée qu'une seule fois auparavant. C'était en décembre 2011 pour la prison de Camp Est, à Nouméa en Nouvelle-Calédonie.

Les engagements de Christiane Taubira "ne nous suffisent pas tout à fait "

La ministre de la Justice a déjà pris des engagements "qui vont dans le bon sens mais ne nous suffisent pas tout à fait " a dit le contrôleur général des lieux de privation de liberté à Olivier Emond.

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