Quand le patron de Free s'en prend à un professeur d'éco
Son article n'a pas plu.
Vraiment pas plu. En juin 2012, le professeur d'économie Bruno Deffains publie
une étude dans les Echos : "Free : quand l'idéologie de la concurrence
dessert l'économie". Selon le Nouvel Observateur de ce 14 février, le patron de Free, Xavier
Niel "n'a pas digéré " cet article et intente une action pour
"dénigrement ".
L'étude du professeur
Deffains
Selon l'étude de Bruno
Deffains, "le chiffre d'affaires du secteur des télécoms mobiles (opérateurs, équipementiers) devrait
baisser de 6,5 milliards d'euros, soit une perte de plus de 30 % sur
deux ans ".
Une perte provoquée par le lancement
de Free Mobile. "Au bout de notre étude, nous aboutissons à une
destruction totale nette de 55.000 emplois en deux ans ".
La réaction de Xavier Niel
Pour le Nouvel Observateur , "les dirigeants de Free
sont persuadés que Bruno (Deffains) n'a pas eu spontanément l'idée de la
rédaction du rapport, mais qu'il lui a été commandé par un tiers. Autrement
dit, un concurrent cherchant à salir l'image de Free", et ils l'accusent
de "manquer d'impartialité ".
Toujours selon le Nouvel
Observateur , Xavier Niel, le directeur général d'Iliad (la maison mère de Free)
aurait lancé un appel à "une série de sommations interpellatives à partir
du mois de juillet ". Il a également accusé Bruno Deffains d'avoir été payé
pour faire cette étude, ce que réfute le professeur d'économie.
L'ordinateur de Bruno
Deffains fouillé
Cinq mois plus tard, "ne parvenant pas à
obtenir les aveux de l'économiste, Free Mobile a demandé au tribunal de grande
instance (TGI) de Paris d'avoir accès à son ordinateur en vue d'engager une
procédure pour dénigrement. Ce que le juge, de manière fort surprenante, a
accepté ", écrit le Nouvel Observateur .
"Free cherche à maintenir une pression. C'est une technique
de terrorisme intellectuel"(avocat de Bruno Deffains)
Bruno Deffains a donc vu
débarquer, en décembre dernier, un huissier à son domicile de Nancy. Des
documents ont été perquisitionnés dans son ordinateur. Mais pour son avocat, Me
Thibault de Montbrial, "Free et l'huissier ont pris plus de documents dans
l'ordinateur du professeur que ce que le juge a autorisé ". Il estime donc
que Free cherche "à maintenir une pression. C'est une technique de terrorisme
intellectuel. On ne se contente plus d'essayer d'intimider les journalistes, on
intimide maintenant les professeurs d'économie et les chercheurs pour empêcher
que le débat démocratique (...) puisse prospérer librement ".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.