Procès en révision à Nîmes : pas de condamnation requise
Il "ne soutient pas l'accusation ", mais ne demande pas non plus l'acquittement. L'avocat général Didier Durand a prononcé ce jeudi matin son réquisitoire, lors du procès en révision d'Abdelkader Azzimani et Abderrahim El Jabri.
"Le ministère public a une impression, une intime conviction. Mais il doit s'appuyer sur des preuves. La conscience de ma fonction m'interdit de soutenir l'accusation dès lors que les éléments ne permettent pas de prouver leur culpabilité ", a-t-il reconnu.
Les deux hommes âgés de 49 et 48 ans sont jugés pour le meurtre d'un jeune dealer en 1997. Le corps d'Azouz Jhilal avait alors été retrouvé lardé d'une centaine de coups de couteau à Lunel, dans l'Hérault. Condamnés à 20 ans de prison en première instance puis en appel, ils ont toujours clamé leur innocence pour obtenir finalement l'ouverture d'un procès en révision dont le dernier acte, leur nouveau jugement, se joue ce jeudi à la cour d'assises du Gard à Nîmes.
Dans le cadre de ce procès en révision, des analyses ADN avaient permis d'incriminer Michel Boulma et son complice Bouziane Helaili. S'ils se renvoient la balle sur l'auteur des coups de couteau, ils sont d'accord pour dire qu'Azzimani et El Jabri n'étaient pas présent le soir où Azouz Jhilal a été tué.
"Quels arguments dans le dossier ?"
Deux parties civiles ont plaidé pour l'acquittement au bénéfice du doute, tandis que deux autres ont fait valoir leur intime conviction sur la culpabilité d'El Jabri et Azzimani. Et sur une éventuelle culpabilité en tant que complices, l'avocat général a tranché : "Mon argument est le même. Quels arguments dans le dossier ? " La thèse d'une complicité est notamment soutenue par le gendarme chargé de l'enquête à l'époque, enquête dont de nombreuses failles ont été mises en évidence durant le procès.
Depuis 1945, seuls huit condamnés pour crime ont obtenu un acquittement à l'issue d'un procès en révision. Le verdict est attendu dans la soirée.
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