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Vidéo "C'est au-delà de mes forces" : l'avocat de Charlie Hebdo Richard Malka n'a "jamais" pu regarder les images de l'attaque

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Article rédigé par franceinfo
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S'il avait regardé ces images, "il y aurait eu de la colère, il y aurait eu de la peine, il y aurait eu un traumatisme", a expliqué Richard Malka.

"Je suis sorti pendant qu'on a diffusé la vidéo des Kouachi à Charlie Hebdo", lors du procès des attentats de janvier 2015, a déclaré Richard Malka, l'avocat de Charlie Hebdo, lundi 30 novembre sur franceinfo, alors que l'audience doit reprendre en principe mercredi après un mois d'arrêt.

"Pour moi, c'est insoutenable, je n'ai pas la force pour regarder ça. Je ne l'ai jamais regardée, c'est au-delà de mes forces. Je ne peux pas m'infliger ça. À un moment, on se protège aussi soi-même", a-t-il expliqué.

Je ne serais plus capable de faire mon métier, de porter ce que je porte dans ce procès si je l'avais regardée.

Richard Malka

à franceinfo

S'il avait regardé ces images, "il y aurait eu de la colère, il y aurait eu de la peine, il y aurait eu un traumatisme", a estimé Richard Malka. "Vous pouvez avoir de la rage mais il faut faire attention, parce qu'il faut aussi une distance nécessaire, sinon ça perturbe votre jugement" en tant qu'avocat, a-t-il ajouté. "Vous pouvez avoir une colère mais elle doit être quand même maîtrisée, c'était ma problématique dans ce procès."

"Le procès de rouages indispensables"

Richard Malka a par ailleurs réfuté que ce procès était celui des "seconds couteaux" : "C'est le procès de rouages sans lesquels il ne pourrait pas y avoir d'attentat, à supposer qu'ils soient jugés coupables. C'est le procès de rouages indispensables. Il est passionnant ce procès, parce qu'on voit l'arrière-plan, un arrière-plan un peu médiocre, parfois, effectivement ce sont plutôt des petits voyous à la base, mais sans eux, sans cet environnement-là, il ne peut pas y avoir d'attentat."

Selon l'avocat de Charlie Hebdo, "au travers de ce procès, on voit quelque chose qui est beaucoup plus large et beaucoup plus important que le terrorisme lui-même, c'est la complaisance à l'égard des terroristes, et ça, c'est essentiel, c'est riche d'enseignements".

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