Yvan Colonna transféré pour "projet d'évasion" avec des explosifs
Jusqu'ici détenu à la centrale d'Arles (Bouches-du-Rhône), il a été incarcéré vendredi à Réau (Seine-et-Marne). Il a entamé une grève de la faim.
Nouveau déménagement pour le "berger de Cargèse". Yvan Colonna a été transféré de la centrale d'Arles (Bouches-du-Rhône) au centre pénitentiaire de Réau (Seine-et-Marne), vendredi 12 juillet, selon France 3 Corse. Condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac en 1998, ce "détenu particulièrement surveillé" est visé par une enquête de l'administration pénitentiaire pour "projet d'évasion". Des informations recoupées laissaient penser qu'il préparait une évasion "au cours de laquelle des explosifs pouvaient être utilisés", a indiqué la Chancellerie, qui "a jugé inutile de courir le risque de laisser Yvan Colonna à Arles".
Yvan Colonna a annoncé qu'il entamait une grève de la faim pour dénoncer une "décision injuste". "Yvan Colonna n'a jamais posé aucun problème notable en prison", s'indigne son avocat, Pascal Garbarini. Ce dernier, cité par France 3, interprète cette décision comme "une manœuvre de l'administration visant à empêcher son retour en Corse".
Contacté par francetv info, l'avocat estime que le transfèrement de son client est "hors-droit". Il indique n'avoir "aucun détail" sur les soupçons d'évasion qui ont justifié cette décision. "C'est à se demander s'il y a des éléments concrets et tangibles dans cette procédure", a-t-il déclaré. Il rappelle qu'Yvan Colonna n'est passé devant aucune une instance disciplinaire, et que c'est "un détenu qui a une bonne conduite" puisqu'il n'a jamais eu de souci avec l'administration pénitentiaire depuis qu'il est en prison.
Une condamnation contestée devant la justice européenne
Yvan Colonna avait été transféré de la maison d'arrêt de Toulon-La Farlède vers la centrale d'Arles en décembre 2012, rappelle Corse Matin. Cinq mois plus tôt, sa condamnation à la réclusion à perpétuité était devenue définitive, après le rejet de son pourvoi devant la Cour de cassation.
Le Corse n'a cessé de clamer son innocence dans l'assassinat commis le 6 février 1998 à Ajaccio. Le 11 janvier, il a saisi la Cour européenne des droits de l'homme pour atteinte au procès équitable. Son avocat Patrice Spinosi s'attend à être fixé sur la recevabilité de sa requête d'ici à la fin de l'année.
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