Port du hijab dans les compétitions de football : le Conseil d'Etat dénonce des "attaques" contre l'indépendance de la justice
"Mettre en cause le fonctionnement [d'un] service public de la justice, c'est attenter à une institution essentielle pour la démocratie." Le Conseil d'Etat a dénoncé, mercredi 28 juin, "les attaques" à son encontre après l'avalanche de réactions politiques à l'examen par cette juridiction d'un recours sur le port du hijab dans le football féminin, en faveur duquel s'est prononcé le rapporteur public.
Dans une rare mise au point, par la voie d'un communiqué publié sur son site, la plus haute juridiction administrative déclare "se réserve[r] le droit d'engager des poursuites en cas d'injure, de diffamation, d'incitation à la haine ou de menace". Ces "attaques" font suite à la tenue d'une audience, lundi, devant le Conseil d'Etat, qui a examiné un recours des "Hijabeuses" contre la Fédération française de football (FFF) qui leur interdit de jouer voilées lors des compétitions.
Le Conseil d'Etat œuvre "en toute indépendance"
L'avis du rapporteur public a déclenché de nombreuses réactions politiques, certaines visant directement la juridiction. "Il faut la naïveté d'un rapporteur au Conseil d'Etat pour écrire qu'il n'y a 'pas de prosélytisme, qu'il n'y a pas de provocation' dans le port du voile pour jouer au foot", s'est indigné le patron des députés Les Républicains, Olivier Marleix, qui a interpellé la Première ministre lors des questions au gouvernement, mardi, à l'Assemblée nationale.
Le Conseil d'Etat rappelle quant à lui "que les femmes et les hommes qui rendent la justice administrative œuvrent chaque jour, en toute indépendance, et dans le plus strict respect du principe d'impartialité, pour garantir le respect du droit par l’administration et le respect des libertés". Sa décision sur le port du hijab dans le football féminin est attendue jeudi.
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