Fin 2011, le gouvernementrecommande aux 30.000 porteuses françaises de prothèses PIP de les faire retirer à titre préventif. Lafragilité de ces implants est en effet attestée par une étude française montrant untaux de rupture de 13% au bout de quatre ans. Le message est entendu : "Entre 40 et 45 % des porteuses de prothèses PIP les ont retirées ", explique aujourd'hui Philippe Courtois, avocat de 2.800 femmes.Mais problème, la juge en charge dudossier, Annaïck Le Goff, a rendu début janvier trois ordonnances les excluantde la procédure d'indemnisation dans le cadre de l'information judiciaire ouvertepour "blessures involontaires" en décembre 2011 par le parquet deMarseille. Selon Phillippe Courtois, plus de 10.000 femmes seraient concernées par cette décision. "Des femmes seraient alors les oubliées de la justice ", selon lui.Procès prévu mi-avrilLa décision d'Annaïck Le Goff porte sur le volet "blessures involontaires" de l'affaire. Elle ne touche donc pasdirectement les 5.000 plaintes de porteuses de prothèses pour "tromperie aggravée". Plusieurscentaines de celles-ci émanent d'ailleurs de porteuses de nationalité étrangère. En tout, plus de 300.000 femmes seraient porteuses dans le monde de prothèses de la société française créée en 1991. PIP aurait vendu ses implants dans environ 65 pays.Cinq ex-cadres de la société française Poly Implant Prothèse (PIP) sont cités à comparaître, lors d'un procès hors normes qui se tiendra du 17 avril au 14 mai à Marseille, pour ces faits présumés commis entre le 1er avril 2001 et le 29 mars 2010. Les prévenus encourent une peine maximale de cinq ans de détention et d'importantes amendes financières. Jean-Claude Mas, le fondateur de PIP, a été remis en liberté sous contrôle judiciaire en octobre dernier.