"Mur des cons" : la présidente du Syndicat de la magistrature bientôt jugée ?
Finalement, la doyenne des juges d'instruction du palais de justice de Paris n'a pas suivi les réquisitions du parquet de Paris : ce dernier avait conclu au non-lieu en estimant notamment que les faits étaient prescrits. Ce jeudi soir, il a fait appel de la décision : il reviendra à la cour d'appel de trancher. Ainsi, contre l'avis du ministère public, Françoise Martres, la présidente du Syndicat de la magistrature (SM), devrait être renvoyée en correctionnelle. La présidente du syndicat de la magistrature avait été mise en examen pour injure publique en février 2014 dans l'affaire du "Mur des cons".
Les juges discrédités
Révélé en avril 2013 par le site Atlantico et inspiré du "Mur du çon" du Canard enchaîné, ce panneau situé à l'intérieur des locaux du syndicat, sur lequel étaient collées les images de plusieurs personnalités, avait déclenché un tollé de protestations. Des responsables du Front national et de l'UMP s'étaient emparés du sujet pour relancer la polémique sur l'indépendance des magistrats. Des magistrats et avocats avaient pour leur part dénoncé l'instrumentalisation de l'affaire pour jeter le discrédit sur les juges.
Mougeotte, Bauer, Morano...et Bernard Laporte
Comme Brice Hortefeux ou Nadine Morano, les responsables visés par le "Mur des cons" étaient essentiellement des personnalités de droite. Figuraient aussi le magistrat Philippe Courroye, le criminologue Alain Bauer, les intellectuels Alain Minc ou Jacques Attali. Mais aussi des patrons de presse comme Etienne Mougeotte, directeur général de Radio Classique, ou des personnalités médiatiques comme Jacques Attali ou l'ancien entraineur du XV de France Bernard Laporte, commentaires désobligeants en prime.
Un "défouloir potache", dans un "lieu privé" ?
Le SM s'était défendu, qualifiant le mur de "défouloir potache" et regrettant des images captées à son insu "dans un lieu privé (...) qui n'est pas accessible au publi c". Françoise Martres avait été mise en examen pour "injures publiques". Visée par douze plaintes, elle a à ce stade été renvoyée en procès dans deux cas, où les victimes sont les élus UMP Jacques-Alain Bénisti et Valérie Debord.
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