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Mort d'un jeune Malien dans un foyer à Châlons-en-Champagne : les parents portent plainte contre X

Les parents de Denko Sissoko, un Malien de 16 ans retrouvé mort devant un foyer à Châlons-en-Champagne le 6 janvier, ont déposé une plainte contre X, révèle France Bleu Champagne-Ardenne vendredi.

Article rédigé par franceinfo
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Une marche a eu lieu à Châlons-en-Champagne en la mémoire de Denko Sissoko, le 11 janvier 2017. (RADIO FRANCE - SOPHIE CONSTANZER)

Les parents de Denko Sissoko, un jeune Malien de 16 ans retrouvé mort le 6 janvier dernier à Châlons-en-Champagne (Marne), ont déposé plainte contre X auprès du parquet pour homicide involontaire, mise en danger de la vie d’autrui et non-assistance à personne en danger, indique France Bleu Champagne-Ardenne vendredi 31 mars.

Les parents ne croient pas au suicide

Denko Sissoko a été retrouvé mort devant le foyer Bellevue à Châlons-en-Champagne (Marne) où il était hébergé, après avoir chuté du 8e étage. Le jeune malien a appris un jour avant sa mort, le 5 janvier, que sa minorité n'était pas reconnue. Son âge était contesté et une "procédure d'évaluation de la minorité" en cours. Il était arrivé en France en novembre dernier.

Ses parents, qui vivent au Mali, ne croient pas au suicide de leur fils, l'aîné de la fratrie. Selon l’avocat de la famille de Denko Sissoko, Emmanuel Daoud, "les parents veulent connaître la vérité ou tenter de la connaître, ils ne sont animés d'aucun esprit de vengeance". Il pointe du doigt les insuffisances du Service d'accompagnement des mineurs isolés étrangers (Samie) et notamment le manque de sécurité dans le foyer Bellevue à Châlons-en-Champagne, ainsi que le manque d'accompagnement des jeunes mineurs isolés. Le foyer ne compte que quatre éducateurs pour 73 jeunes et il n’existe pas de prise en charge psychologique, précise-t-il. "Quand on voit les conditions d'accueil et d'hébergement dans ce centre, est-ce que l'on peut imaginer que nous laisserions nos propres enfants dans ce type de centre, avec des adultes alcoolisés, des adultes qui souffrent pour certains d'entre eux de troubles psychologiques (…) avec un défaut d'encadrement ?", s’interroge Me Emmanuel Daoud. 

Il y a eu un défaut de protection. Il a été exposé à un danger, mais comme d'autres, et peut-être comme d'autres encore aujourd'hui

Emamnuel Daoud, avocat des parents de Denko Sissoko

à France Bleu

Climat de peur dans le foyer

L'acte de naissance de Denko Sissoko indique qu'il est né le 2 mars 2000 dans la province de Didanko au Mali, mais l'âge du jeune migrant était contesté et une "procédure d'évaluation de la minorité" en cours. Selon des témoignages recueillis par l'avocat des parents de Denko Sissoko, le jeune malien a appris un jour avant sa mort, le 5 janvier, que sa minorité n'était pas reconnue. Nombre de jeunes au centre ont dénoncé le climat de peur qui règne dans le foyer en attendant la décision couperet.

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