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Les Pussy Riot présentent des excuses mais refusent tout repentir

Les trois jeunes Russes, à la reprise de leur procès en appel ce mercredi, se sont excusées pour "avoir offensé les croyants" avec leur prière punk anti-Poutine. Condamnées en août à deux ans de camp, elles ont toutefois réaffirmé leur liberté d'expression : "Même en Sibérie ou en Mordovie, nous ne nous tairons pas".
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (MAXIM SHIPENKOV/EPA Maxppp)

S'excuser ? Pourquoi pas. Les Pussy Riot, cloîtrées côte à côte dans une cage de verre du tribunal municipal de Moscou, ont pu sembler pendant quelques minutes moins vindicatives mercredi. "Nous n'avons pas voulu offenser les croyants , a expliqué Ekaterina Samoutsevitch, dès la reprise du procès en appel (reporté le 1er octobre). Si cela a été le cas, nous nous en excusons ". De là à renier leur action, il y a loin. Nadejda Tolonnikova s'est dit elle aussi prête pour les excuses, mais "un repentir est impossible , a-t-elle clamé, car ce serait reconnaître que notre action était antireligieuse, ce qui n'est pas le cas ". 

Les trois jeunes femmes, condamnées en août dernier, à deux ans de camp pour avoir demandé à la Sainte Vierge de "chasser Poutine" du pouvoir, ont conservé leur ligne de défense : "Nous sommes trois innocentes, nous sommes en prison pour nos opinions politiques ", a expliqué Maria Alekhina, avant de lancer : "Le président considère que le nom de notre groupe est indécent [...] Cela n'est pas plus indécent que ses appels à buter ses ennemis jusque dans les chiottes ". Des mots qui ont provoqué l'esclaffement d'une partie de la salle et les protestations des juges. 

"Si nous partons dans un camp en Sibérie ou en Mordovie, nous ne nous tairons pas pour autant" (Maria Alekhina)

Vont-elles réussir à s'attirer la clémence des magistrats ? Rien n'est moins sûr. Vladimir Poutine a estimé dimanche dernier à la télévision que leur condamnation à deux ans de camp était "correcte ". Ce que leur avocate a considéré comme une "pression " de la part du président russe sur la justice.

Les jeunes femmes, en tout cas, ont tenu mercredi à réaffirmer leurs positions : "Si notre condamnation est confirmée en appel et que nous partons dans un camp, nous ne nous tairons pas pour autant , a lancé Maria Alekhina, "même si on nous envoie en Sibérie ou en Mordovie ". 

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