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Les magistrats, avocats et greffiers mobilisés aujourd'hui contre "une justice au rabais"

Des rassemblements doivent avoir lieu dans la journée, notamment à Paris devant le tribunal judiciaire à 12 heures, pour dire le ras-le-bol d'une profession qui reste, selon les syndicats de magistrats, confrontée à une "charge de travail titanesque".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2 min
Des avocats de l'UJA (Union des Jeunes Avocats), en grève, tiennent une banderole sur laquelle on peut lire "Justice morte", à Toulouse le 15 décembre 2021.  (ALAIN PITTON / NURPHOTO / AFP)

La justice souffre. Des rassemblements dans plusieurs villes et des grèves des audiences ont lieu mardi 22 novembre en France. Magistrats, avocats et greffiers sont appelés à se mobiliser contre une "justice au rabais". Ce mouvement a lieu un an après la tribune publiée dans Le Monde qui avait étalé leur "souffrance" au travail. 

Cette mobilisation arrive un mois après le décès d'une magistrate de 44 ans, Marie Truchet, en pleine audience de comparution immédiate à Nanterre. Un rassemblement est notamment prévu à Paris devant le tribunal judiciaire à 12 heures, pour dire le ras-le-bol d'une profession qui reste, selon les syndicats de magistrats, confrontée à une "charge de travail titanesque"

"La réalité du terrain, ce sont toujours des audiences surchargées (...), des délais au-delà du raisonnable, des jugements non expliqués."

des syndicats et organisations de personnels de la Justice

dans un communiqué

Il y a tout juste un an, la tribune signée par 3 000 d'entre eux et publiée dans le Monde avait créé un électrochoc et alerté sur les conditions de travail d'une institution rongée par une "grave perte de sens". Ecrit après le suicide d'une jeune collègue, le texte a aujourd'hui été paraphé par près de 8 000 magistrats, auditeurs de justice et greffiers. 

Un "épuisement professionnel"

En réponse à cette situation, le ministère de la Justice avait décidé, pour 2023, une troisième hausse consécutive de 8% de son budget annuel. "Avec ce budget de presque 10 milliards d'euros, le ministère de la Justice poursuit son changement de dimension avec des moyens à la hauteur de ses missions", avait estimé fin septembre le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti. L'exécutif s'est par ailleurs engagé à recruter 8 000 magistrats et personnels de justice supplémentaires d'ici à la fin du second quinquennat Macron et a annoncé une hausse de salaire de 1 000 euros mensuels en moyenne pour les juges judiciaires. 

Toutefois, le compte n'y est pas, selon les organisations professionnelles. "Si des recrutements de magistrats et de fonctionnaires de greffe sont prévus pour 2023, ils sont largement insuffisants et aucun plan d'action clair n'a été défini comme l'exigerait pourtant l'urgence de la situation", écrivent-elles dans leur communiqué commun. "Il y a un épuisement professionnel de magistrats qui travaillent le soir et le weekend, à qui on dit qu'ils doivent mieux s'organiser, moins motiver leurs décisions, moins faire durer les audiences", a estimé Cécile Mamelin, de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire). En décembre 2021, magistrats et greffiers étaient déjà descendus dans la rue pour dire la "désespérance" de ceux qui rendent la justice au quotidien.

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