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Les aides aux buralistes injustifiées, aux yeux de la Cour des comptes

Les débitants de tabac se sont enrichis en dix ans, grâce aux aides publiques, pointe la Cour. L'Etat pensait qu'en augmentant le prix du paquet les fumeurs seraient dissuadés, et que les recettes des débitants chuteraient. Ça n'a pas vraiment été le cas...
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Laetitia de Germon Radio France)

"Il s'agissait à l'origine de compenser la baisse du chiffre d'affaires qui était attendue en raison de l'augmentation des prix du tabac. Cette baisse ne s'est pas produite: sauf dans des cas très minoritaires, la rémunération moyenne des buralistes a progressé fortement et les aides ont entraîné des effets d'aubaine massifs" . Les mots du premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, sont cinglants. Le rapport est, lui, accablant.

Les Sages estiment le montant du soutien de l'Etat à 2,6 milliards d'euros entre 2004 et 2011, soit une moyenne de 300 millions d'euros par an. Ils soulignent que la rémunération moyenne des débitants de tabac a progressé de 54% entre 2002 et 2011, passant de 29.070 à 44.725 euros, en excluant les aides de l'Etat.

La Confédération conteste évidemment ces chiffres, estime que les aides de l'Etat n'en sont pas, qu'elles font partie intégrante de leur statut - comme la vente de tabac est réglementée, les débitants sont des préposés de l'administration des douanes.

Dans sa réponse, le ministère de l'Economie nuance les conclusions de la Cour. Et souligne que le marché du tabac reste sous la pression de la "nécessaire politique de santé publique" .

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