Larousse stoppe son livre "Perles des tweets et du Net"
Larousse n'aura pas laissé longtemps en rayon son livre "Perles
des tweets et du Net". Sorti le 21 janvier, dans la collection "Les
petits bêtisiers ", l'ouvrage a été retiré de la vente le lendemain, pour
éviter à la maison d'édition "La grosse bêtise". La polémique a été
révélée par le site en ligne Slate.fr. Il recense deux problèmes : des
auteurs de tweets ont été cités mais pas systématiquement prévenus de la parution de l'ouvrage et d'autres twittos présentés comme "anonymes" ont reconnu leur prose. Entre les lignes, apparaissent les notions de propriété intellectuelle et de droit d'auteur.
Larousse a préféré désamorcer le début de polémique par un retrait de la vente.
La fausse bonne idée de Larousse
Les compilations de blagues, les perles de l'administration
et des bacheliers plaisent aux lecteurs. Le créneau de l'éditeur Larousse visant
Twitter et ses bons mots aurait pu prétendre au succès. Ces courts messages (140 caractères au maximum), ces coups de cœur et ces coups de tête, ces
gaffes et dérapages, ces nouvelles de ceux qui n'en font pas un
roman sur le web auraient pu avoir de l'intérêt. Mais le droit rattrape la maison d'édition qui semble
ne pas avoir consulté ses propres ouvrages juridiques : l'auteur d'un
tweet est propriétaire de sa production, un tweet a donc un auteur. Or, tous n'étaient
pas cités dans le livre à présent retiré de la vente. Certains, comme Bernard
Pivot, ont été nommés, mais pas forcément prévenus de l'utilisation de leurs tweets dans le livre.
Le web a ses droits et ses devoirs
Le point juridique de la propriété intellectuelle sur
Twitter aurait pu être soulevé par les réactions des auteurs et nourrir une jurisprudence encore peu fournie. En revanche, des décisions récentes ont tranché, pour des photos récupérées sur Twitter.
Pour l'écrit, selon l'avocate Me Anne Cousin, citée par le quotidien Le Monde, l'originalité d'un tweet peut se discuter : "Les tweets peuvent relever de la propriété intellectuelle, pour peu que leur caractère original soit démontré, ce qui semble être le cas puisque l'éditeur a choisi les messages pour leur originalité".
Reste à savoir
si Larousse a stoppé à temps les réactions procédurières en retirant le livre de
la commercialisation. La maison d'édition aura peut-être trouvé dans cette
courte histoire, matière à lancer un ouvrage juridique sur le droit et la
propriété intellectuelle dans le créneau du web
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