La députée Sylvie Andrieux jugée à Marseille pour détournement de fonds publics
Sylvie Andrieux a rendez-vous devant la justice à partir de ce lundi. L'ancienne députée socialiste, réélue dans la septième circonscription de Marseille en juin dernier, est jugée par le tribunal correctionnel pour détournement de fonds publics. Elle risque en principe jusqu'à dix ans de prison et 150.000 euros d'amende.
Des flux financiers très suspects
L'affaire commence à la mi-2007 quand Tracfin, la cellule anti-blanchiment du mnistère de l'Economie, alerte sur des flux financiers suspects entre 2005 et 2007, sur les comptes d'associations installées dans les quartiers nord de Marseille. L'enquête porte sur 740.000 euros en tout, présumément détournés de subventions de la Région Provence-Alpes-Côte-d'Azur.
Très vite, les soupçons se tournent vers Sylvie Andrieux, députée depuis 1997 et vice-présidente à l'époque de la Région. La justice la soupçonne d'avoir détourné des fonds vers des associations fictives, dans l'unique but de récompenser des "amis" électoraux, l'ayant aidée dans sa carrière.
Andrieux nie farouchement
Depuis le début de l'affaire, et dès sa mise en examen en juillet 2010, Sylvie Andrieux se défend de toute implication dans le système.
"Ils n'ont rien trouvé et ils ne trouveront rien !" (Sylvie Andrieux)
La députée rejette la faute sur des "escrocs" au sein du Conseil régional ; elle ne savait pas dit-elle, que les associations qui recevaient ces subventions étaient en fait fictives. Pour asseoir sa version, elle l'affirme : "Quand un habitant vient me voir pour une place en crèche ou un emploi, on dit que c'est du clientélisme, parce que ce sont des pauvres ! Quand ça se passe rue Paradis (dans un quartier chic de Marseille); on dit que c'est un service rendu !" .
La Région partie civile
Mais face à la députée, il y a d'anciens collaborateurs, dont son ancien attaché parlementaire, Roland Balalas, qui parle de "visées électoralistes" dans l'octroi des subventions.
Autre acteur du dossier, le Conseil régional lui-même, et son président Michel Vauzelle, entendu comme témoin assisté pendant l'enquête, mais finalement mis hors de cause. Il a demandé à témoigner lors du procès, la Région se portant partie civile.
"L'argument de Sylvie Andrieux est bien connu : elle était comme la reine d'Angleterre, elle n'avait pas de délégation de signature. Mais cela ne tient pas la route quand on voit les déclarations des dizaines de témoins entendus" (Me Gauer, avocat de la Région)
Les débats promettent donc d'être animés avec celle qui aime se présenter comme une "députée de terrain" , à qui le Parti socialiste avait retiré l'investiture aux élections législatives en juin dernier. Elle avait quand même conservé son siège. Le procès doit durer jusqu'au 22 mars.
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