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La classe politique critique en termes prudents la vague d'arrestation d'islamistes présumés

Mercredi 4 avril, une nouvelle vague d'arrestation d'islamistes présumés s'est opérée sur le territoire français. Certains candidats commencent à évoquer en termes voilés une récupération électoraliste.
Article rédigé par Daïc Audouit
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Arrestation d'islamistes présumés mercredi matin (GERARD JULIEN / AFP)

Mercredi 4 avril, une nouvelle vague d'arrestation d'islamistes présumés s'est opérée sur le territoire français. Certains candidats commencent à évoquer en termes voilés une récupération électoraliste.

Les arrestations d'islamistes présumés se multiplient à quelques jours du premier tour.

Les candidats à la présidentielle commencent à réagir. Ils mettent en garde contre une mise en scène de ces arrestations à des fins électorales, sans remettre forcément en cause le bien-fondé de celles-çi. Un exercice d'équilibriste qui illustre la difficulté de parler des meurtres de Toulouse et de Montauban dans le cadre de la campagne.

"Publicité"

François Bayrou sur I-Télé parle ce matin, "d'une forme publicitaire" évoquant le fait que des caméras d'équipes de télévision soient conviés à les filmer.

Son lieutenant Philippe Douste-Blazy enfonce le clou. "Lorsque l'on fait des arrestations de terroristes, ou de présumés terroristes, tous les jours dans ce pays, je me dis: c'est bizarre, il y a 6 mois il n'y avait pas cela", déclare l'ancien maire de Toulouse sur BFM-TV.

Mais se contentant de cette insinuation, il précise que "s'ils sont suspects, évidemment qu'il faut les arrêter".

"Spectacle"

Sur France-Info, Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste, est dans la même tonalité. Elle se proclame "pour la fermeté, pas pour le spectacle". Elle s'étonne que "les interventions interviennent juste après l'affaire Merah".

"Si ces hommes islamistes radicaux sont dangereux, il faut évidemment les arrêter et les poursuivre", s'empresse-t-elle de préciser.

François Hollande sur RTL, a été encore plus prudent. "Je ne mets pas du tout en cause ce qui se fait. Ce que je dis simplement, c'est que nous aurions dû, pu, peut-être, faire davantage avant", affirme-t-il.

"Gesticulation électoraliste"

Enfin, le Front national, par un communiqué de son directeur stratégique Florian Philippot, prend moins de pincettes pour dénoncer une récupération politique. "Jusqu'au dernier jour, le mandat sarkozyste aura été le quinquennat de la gesticulation électoraliste. Les arrestations ultra-médiatisées d'islamistes quelques semaines à peine avant le premier tour le rappellent aux Français", écrit M. Philippot.


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