Karachi : Takieddine sera jugé en correctionnelle pour avoir menti à un juge
Ziad Takieddine a été renvoyé en correctionnelle pour "faux témoignage". L'ordonnance de renvoi a été signée le 13 août par la juge Sabine Kheris. L'homme d'affaires, actuellement incarcéré, est soupçonné d'avoir menti sous serment à l'un des juges instruisant l'affaire Karachi.
Ziad Takieddine a affirmé le 15 avril 2010 au magistrat Marc Trévidic n'avoir joué aucun rôle dans la conclusion en 1994 du contrat Agosta, portant sur la vente de sous-marins au Pakistan. L'instruction a cependant démontré le contraire, selon la juge Sabine Kheris. Selon l'ordonnance, l'homme d'affaires est impliqué dans un réseau censé jouer de son influence auprès de personnalités pakistanaises pour obtenir la signature du contrat d'armement avec la France. L'instruction a aussi démontré qu'il avait des liens avec la société Mercor France, une société ayant reçu des commissions sur les contrats d'armement.
Le témoignage mensonger sous serment devant un juge est passible de cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.
Karachi, un dossier tentaculaire
Plusieurs
enquêtes sont en cours dans le tentaculaire dossier Karachi. Le juge antiterroriste Trévidic travaille
sur les causes de l'attentat de Karachi
du 8 mai 2002 (15 morts, dont 11 salariés français de la Direction des Constructions
navales, DCN). Son hypothèse est celle d'un lien entre cette attaque
et la fin du versement de commissions en marge du contrat Agosta.
Dans le volet financier, les juges Renaud
van Ruymbeke et Roger Le Loire enquêtent
sur un éventuel financement occulte de la campagne présidentielle d'Edouard
Balladur en 1995 via des rétrocommissions sur des contrats d'armement,
dont Agosta. Soupçonné d'un rôle central dans ce schéma, Ziad Takieddine a plusieurs fois été mis
en examen dans cette instruction. Il a par ailleurs été placé fin mai en
détention provisoire, les enquêteurs le soupçonnant d'avoir voulu fuir le pays.
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