"Quand vous voyez le film, je ne suis pas pour la peinede mort, mais c'est quelqu'un que vous avez envie d'exécuter le juged'Outreau ". Voilà la phrase prononcée lors de l'émission "C àvous" le 10 avril dernier par Bretrand Tavernier. Une déclaration quimérite une amende de 3.000 euros pour outrage au juge Fabrice Burgaud, d'aprèsles réquisitions du parquet.Devant le tribunal de grande instance de Paris ce mardi,Bertrand Tavernier a fait valoir qu'il s'exprimait sur le personnage du film"Présumé coupable ", librement inspiré de l'affaire d'Outreau. "Jeparle uniquement d'un film et pas d'autre chose que d'un film. Je ne suis paschroniqueur judiciaire. Je parle de cinéma ", s'est défendu le réalisateur.Et comme le film est une fiction, le procureur du film l'assure : le fait quele personnage du juge porte le nom du juge Burgaud "ne change rien "."Une victime expiatoire ""Pour moi, ça change beaucoup de choses ", lui arétorqué Fabrice Burgaud. Le juge explique avoir été "énormément choqué.C'était comme si on lançait une fatwa, un contrat sur [sa] tête ". Lemagistrat a raconté qu'il a dû modifier ses "habitudes de vie " depuisla diffusion de l'émission : "Je limite énormément mes déplacements. Quandje sors de chez moi, je fais toujours attention qu'il n'y ait personne ". Pendant l'audience, le débat a beaucoup tourné autour dufilm "Présumé coupable ". "On ne parle pas de l'affaire Outreau,on parle d'Alain Marécaux (l'un des accusés d'Outreau ", a plaidé BertrandTavernier.De son côté, le procureur de la République adjoint a rappelé que lejuge Burgaud n'avait pas décidé de la détention de l'un des accusés d'Outreau.Mais il est "plus facile de critiquer une victime expiatoire qu'était lejuge Burgaud " que de mentionner plusieurs juges. La décision est attendue pourle 14 janvier prochain.