Jeunes filles, boîte de nuit et belle moto : la vie sulfureuse de Jean-Luc Lahaye
Le chanteur star des années 1980 a encore des ennuis avec la justice. Il a été arrêté, jeudi, pour "corruption de mineur de moins de 15 ans". Une nouvelle étape dans une vie ponctuée de bêtises et de visites au tribunal.
Les femmes qu'il aime lui causent des problèmes. Le chanteur Jean-Luc Lahaye, qui n'a jamais caché son attirance pour les jeunes filles, a été arrêté pour "corruption de mineure de moins de 15 ans" et "détention de fichiers pédopornographique", a annoncé une source judiciaire, jeudi 12 février. En cause, des échanges de photos avec une fan, sur Facebook.
Ce n'est pas la première fois que cette star des années 1980, célèbre grâce aux tubes Femme que j'aime ou Papa chanteur, a des démêlés avec la justice, à cause de son goût trop prononcé pour la jeunesse.
"Signe extérieur de jeunesse"
"J'ai 20 ans pour l'éternité", répond-il, poète, quand on lui demande son âge. Son site officiel lui donne 56 ans. L'état civil compte 62 printemps. Jean-Luc Lahaye cache cet écart sous des cheveux teints, mais assure au Figaro qu'il n'a "rien retouché à son visage, ni au reste d'ailleurs". Le chanteur s'accroche surtout à son "dress-code" : pantalons en cuir moulant, chemises cintrées avec torse glabre apparent, et une éternelle nuque longue, trop longue pour le XXIe siècle.
Son "vrai signe extérieur de jeunesse", ce sont les jeunes femmes. Jean-Luc Lahaye se "voi[t] mal tenir la main d'une femme de [son] âge dans la rue, ou coucher avec". Au point d'enfreindre la loi, en 2007. Une mineure l'accuse de plusieurs viols, il assure qu'elle avait menti sur son âge. La justice rend un jugement très clément, avec une amende fixée à 10 000 euros.
Quand on est atteint d’un mal incurable, il faut essayer de vivre avec. (...) Moi, j’ai une espèce d’adolescence qui sommeille en moi en permanence et qui se réveille parfois.
Ses relations tumultueuses avec la justice remontent à son adolescence. Enfant confié très tôt à la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass), Jean-Luc Lahaye affirme à un magazine people être "passé par 73 familles en dix-sept ans", et presque autant de fugues. D'où le titre (arrondi à la centaine) de son autobiographie, Cent familles. A 17 ans, il passe six mois à la prison de Fresnes (Val-de-Marne) pour avoir volé une 2 CV avec des copains, rappelle le Parisien.
A la sortie, il se retrouve avec deux généreuses marraines : la meneuse de revue Zizi Jeanmaire (avec son Truc en plumes), dont il devient le chauffeur et garde du corps, et la chanteuse Dalida, chez qui il vit pendant cinq ans. Il rencontre le succès en 1982, avec l'entêtante rengaine de Femme que j'aime, et rivalise à l'époque avec Jean-Jacques Goldman au sommet du Top 50. Sa gloire dure tout au long de cette décennie, et Jean-Luc Lahaye anime même sa propre émission, sur TF1, "Lahaye d'honneur".
"A 230 km/h, sans casque sur le périph"
Mais au début des années 1990, sa carrière "décroche, parce que la majorité des artistes ont été lâchés par les médias et les maisons de disques", selon lui. La mode est alors "aux DJ et au rap". Au plus bas, le chanteur amoureux de motos joue avec la mort, "à 230 km/h, sans casque sur le périph", raconte-t-il en 1999 à Libération. Cette passion-là, aussi, lui attirera des ennuis. En 2009, il est poursuivi par la marque Triumph, qui lui a prêté un beau bolide qu'il a "oublié" de rendre... pendant quatre ans, selon Le Parisien. Jugé coupable, il n'est finalement pas condamné.
L'oiseau de nuit, qui ne boit pas d'alcool et assure n'avoir jamais pris de drogues, se reconvertit en propriétaire de boîte de nuit. Le Studio 287 (prononcez "deux-huit-sept"), à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), lancé avec une bande de fans de Harley-Davidson, offre son décor kitsch aux afters parisiens et sa scène à quelques concerts du propriétaire. Mais l'établissement titube et enchaîne les ennuis judiciaires, rapporte Libération : travail dissimulé, physionomistes violents, fermeture administrative, dépôt de bilan.
"J'aime regarder les filles"
Jean-Luc Lahaye assure n'y être pour rien. Dans l'ancien atelier du peintre Cézanne qu'il occupe à Paris, il ne reste du 287 que l'enseigne en néon, décrit Le Parisien. Sur son paillasson, Che Guevara. Si ses albums passent désormais inaperçus, celui qui refuse de se voir vieillir s'offre chaque année un concert à Paris, autour du 23 décembre, pour son anniversaire. La dernière fois, Patrick Coutin l'a rejoint sur scène pour chanter son grand succès, que Lahaye lui envie, J'aime regarder les filles.
Sulfureux, Jean-Luc Lahaye ? "Je peux choquer", admet-il. "Je suis un garçon de la rue, je vis comme un loup, clame-t-il au Figaro.tv. Mais j’ai d’autres qualités, je suis honnête, fidèle, je suis un garçon sur qui on peut compter." Généreux aussi. Il est à la tête d'une association d'aide aux enfants défavorisés et en danger, appelée Cent Familles. Mais sa réputation de pirate lui colle à la peau, comme ses chemises satinées.
Cette réputation ne l'a pas empêché pour autant de retrouver la scène et les projecteurs. En 2012, il est à l'affiche de Stars 80, un film dans lequel il campe son propre rôle aux côtés de Jeanne Mas, Sabrina, Cookie Dingler, et autres anciennes gloires de la variété française réunies pour une série de concerts. Il y apparaît imbu de lui-même et capricieux, agaçant le reste de la troupe. Dans le making of, il reconnaît : "Finalement, je ne me suis pas tellement caricaturé", pour le film.
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