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Vidéo Affaire Kerviel : la Société générale a-t-elle vraiment perdu 4,9 milliards d'euros ?

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"Pièces à conviction". Affaire Kerviel : la Société générale a-t-elle vraiment perdu 4,9 milliards d'euros ?
Affaire Kerviel : la Société générale a-t-elle vraiment perdu 4,9 milliards d'euros ? "Pièces à conviction". Affaire Kerviel : la Société générale a-t-elle vraiment perdu 4,9 milliards d'euros ? (Pièces à conviction/France 3)
Article rédigé par France 3
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Pour vérifier que les pertes de la Société générale dans l'affaire Kerviel atteignaient 4,9 milliards d'euros, la justice se serait basée sur les seules pièces fournies par la banque, et le témoignage de certains de ses cadres. Un rapport recommandait pourtant de collecter des informations complémentaires auprès des commissaires aux comptes. Ce document a été détruit en 2008 avant de refaire surface… en 2016. Extrait d'une enquête de "Pièces à conviction" du 22 mars.

"Des informations complémentaires pourraient être collectées auprès des commissaires aux comptes"… C'est ce qui est écrit dans le rapport commandé en 2008, au tout début de l'enquête, par le procureur chargé de l'affaire opposant la Société générale à son trader Jérôme Kerviel.

Cette recommandation, contenue dans le document qui a mystérieusement été détruit à cette époque avant de refaire surface en 2016, est restée sans suite. Les juges se seraient donc uniquement basés sur les pièces fournies par la banque, et le témoignage de certains de ses cadres, pour vérifier ses affirmations sur sa perte colossale de 4,9 milliards d'euros. 

Des relevés d'opérations de traders ignorés par la justice

L'ancienne juge Eva Joly, spécialiste des affaires politico-financières, s'étonne du peu d'exigence de la justice dans l'affaire Kerviel : "Il est trop simple d'accepter une feuille de format A4 sur laquelle la Société générale inscrit sa perte. Il faut aller voir derrière l'apparence et regarder ce qui s'est réellement passé."

"Il n'y a rien de plus normal que d'ordonner une expertise pour évaluer le préjudice de la victime, et nous le faisons tous les jours", explique la députée européenne EELV, également avocate. Une expertise aurait pu révéler que la banque n'avait pas perdu autant d'argent qu'annoncé. C'est ce que "Pièces à conviction" a découvert dans des relevés d'opérations de traders de la Société générale… ignorés par la justice.

Extrait de "Affaire Kerviel-Société générale : la justice sous influence ?", une enquête de "Pièces à conviction" diffusée le 22 mars 2017.

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