Grenoble : l'affaire du schizophrène meurtrier refait surface
C'était il y a cinq ans. Le 12 novembre 2008, Jean-Pierre Guillaud, déjà auteur de plusieurs
agressions à l'arme blanche, avait mortellement poignardé Luc Meunier, 26 ans,
à Grenoble après s'être échappé de l'hôpital psychiatrique de Saint-Egrève.
Trois ans plus tard, il avait été déclaré pénalement irresponsable de cet acte en
septembre 2011 et hospitalisé en unité pour malades difficiles.
Une information judiciaire avait cependant été ouverte pour homicide
involontaire afin de déterminer les éventuelles responsabilités des médecins, à
la suite d'une plainte contre X de la famille Meunier.
Trois psychiatres mis en examen
Le juge d'instruction avait alors rendu un non-lieu. Mais la famille Meunier avait fait appel. Et récemment, l'affaire a connu une nouvelle évolution, puisque la cour d'appel de Grenoble a ordonné la mise en examen des docteurs Bigoshi, Cornier et Gujadhur, médecin et psychiatres en charge de Jean-Pierre Guillaud, ainsi que du centre hospitalier de Saint-Egrève en tant que personne morale.
Est notamment pointé "un défaut d'aooréciation de la dangerosité " de Jean-Pierre Guillaud, "auteur depuis 1995 de plusieurs agressions, dont certaines au couteau ". Les médecins auraient failli à à jauger les "signes précurseurs " qui "auraient dû leur faire considérer ce malade comme potentiellement dangereux ".
Des clôtures ont été érigées autour de l'hôpital
Ce sont eux qui auraient autorisé Jean-Pierre Guillaud à sortir, et c'est lors d'une de ces sorties, après avoir retiré de l'argent à la trésorerie de l'hôpital, que M. Guillaud avait franchi la porte de l'établissement sans difficulté, s'était rendu en car à Grenoble, avait acheté un couteau dans une quincaillerie et avait tué Luc Meunier sans raison.
La cour d'appel reproche par ailleurs à l'hôpital de n'avoir pas réévalué "un dispositif de sécurité (...) manifestement défectueux" et de n'avoir pas pris "les mesures nécessaires à la prévention des fugues de patients manifestement dangereux ". Depuis les faits, des clôtures ont été érigées autour des pavillons de l'hôpital.
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