L'affaire remonte au 1er décembre 2009. La Ville de Paris doitrenouveler un contrat d'enlèvement des encombrants, des objets volumineux dont les Parisiens se débarrassent sur les trottoirs de la capitale. Elle attribue alors laplus grosse part du marché (entre 11 millions et 27 millions d'euros, incluantle gardiennage des déchetteries parisiennes) à la société PolyUrbaine, filialede Derichebourg, laissant le plus petit lot à la société EPES (entre 6,3millions et 15 millions). Cette dernière, se sentant lésée, décide alors dedéposer plainte. Et elle le fait doublement : au civil et au pénal.Laplainte au civil vient justement d'aboutir : le tribunal administratif acondamné la Ville de Paris à verser plus de 500.000 euros à EPES, mais la villea fait appel. Pour ce qui est de la plainte au pénal, le parquet de Paris aouvert en janvier une information judiciaire contre X pour"favoritisme", dont la conduite vient d'être récupérée par le juge d'instructionRenaud van Ruymbeke. L'entourage du maire dément toute malversation, soulignantqu'EPES multiplie les contentieux depuis quelques années. "La Ville de Paris continuera d'oeuvrer pour que la vérité soit faite sur ces deux affaires ", précise la mairie dans un communiqué.Une même affaire en 2005L'affaireest d'autant plus encombrante, qu'elle rappelle vivement celle du précédentcontrat portant sur le même marché en décembre 2005. Une enquête avaitégalement été ouverte. Dans cettepremière affaire, la cour administrative de Paris avait condamné la mairie àverser 1,5 million d'euros à EPES. Mireille Flam,adjointe au maire (PS) du XIe arrondissement de Paris et ancienne présidente dela commission des marchés publics, avait été mise en examen. Celle-ci et deuxautres personnes viennent d'être renvoyés devant le tribunal correctionnel.