Cet article date de plus d'onze ans.

Espionnage Greenpeace : EDF relaxé

La cour d'appel de Versailles a relaxé EDF mercredi, dans l'affaire d'espionnage datant de 2006 qui l'oppose à Greenpeace. En première instance, le groupe énergétique avait été condamné à une amende de 1,5 million d'euros. La cour d'appel a en revanche condamné un ancien cadre du groupe chargé de la sécurité.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Gonzalo Fuentes Reuters)

EDF "totalement innocenté " par la cour d'appel de Versailles, se félicite mercredi l'avocat du groupe, dans l'affaire d'espionnage qui l'oppose à Greenpeace. En première instance en 2011, le groupe énergétique avait été condamné à une amende de 1,5 million d'euros, pour recel et complicité d'accès frauduleux à des données informatiques appartenant à l'ONG. "EDF à toujours dit être victime dans cette affaire, et la  Cour, dans son arrêt, le reconnaît ", ajoute l'avocat du groupe.

Mais mercredi, si la cour d'appel a relaxé EDF, elle a condamné un ancien cadre du groupe chargé de la sécurité : Pierre-Paul François écoppe de 6 mois de prison pour avoir espionné le système informatique de Greenpeace. "Il fallait un fusible ", commente son avocate, dénonçant la "désolidarisation " du groupe qui "rejette l'intégralité de la faute " sur son client. En première instance, il avait été condamné à trois ans de prison, dont 30 mois avec sursis. Son avocate annonce son intention de se pourvoir en cassation. 

Un second cadre, condamné en première instance à trois ans de prison, a lui été relaxé par la cour d'appel mercredi. 

Cela revient à "autoriser l'industrie nucléaire à enfreindre la loi" (Greenpeace)

EDF relaxé ? "Cette décision peut avoir des conséquences très graves. Elle revient à autoriser l'industrie nucléaire à enfreindre la loi, la vie privée sur de simples suppositions" , réagit Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, dans un communiqué intitulé "Espionnons, c'est permis !" L'ONG demande au procureur général de la cour d'appel de se pourvoir en cassation.

L'affaire en cause remonte à 2006. EDF reconnaît alors avoir fait appel à une société d'intelligence économique, Kargus Consultants, pour faire de la "veille" des actions menées par les écologistes. Mais EDF dénonçait le zèle de son ancien cadre Pierre-Paul François. L'enquête a montré que Kargus s'était introduit dans l'ordinateur du directeur des campagnes de Greenpeace de l'époque Yannick Jadot, aujourd'hui député européen (EELV). 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.