Enregistrements de Merah : la justice s'en mêle
La police des polices, l'IGPN, a bien tenté de récupérer les enregistrements des discussions entre Mohamed Merah et la police, diffusés en partie dimanche soir dans une émissions de TF1, mais en vain. L'IGPN s'est rendue lundi au siège d'Eléphant et Cie, la société de production d'Emmanuel Chain, qui produit l'émission "Sept à Huit" sur TF1. Mais les enquêteurs sont repartis uniquement avec le sujet diffusé. La société a refusé de leur remettre les enregistrements.
Ces policiers étaient saisis de l'enquête pour violation du secret de l'instruction, ouverte par le parquet de Paris lundi. Ces enregistrements, réalisés par la police, sont normalement soumis au secret de l'instruction.
Un député UMP a d'ailleurs annoncé lundi son intention de déposer une proposition de loi. Guillaume Larrivé propose que la violation du secret de l'instruction soit désormais punie de deux ans de prison, et 30.000 euros d'amende, au lieu d'un an et de 15.000 euros aujourd'hui.
Des conversations enregistrées sur un simple iPhone
Comment ces enregistrements ont-ils pu arriver entre les mains des journalistes ? C'est toute la question... L'enregistrement a été fait sur un simple iPhone, celui d'un policier du Raid. Le téléphone a ensuite été mis sous scellé, son contenu audio copié, et retranscrit sur papier. Même les avocats des familles des victimes n'en avaient pas encore eu connaissance, pour empêcher justement sa divulgation.
Les familles des victimes, justement. Elles devraient prochainement déposer plusieurs plaintes. L'avocat de l'une d'elles explique qu'elles sont en train de se concerter.
D'ici là, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a formellement convoqué mardi TF1, qui a justifié lundi la diffusion de l'enregistrement, mais aussi BFM-TV et iTélé, qui ont diffusé des extraits. "S'il y a matière pour le CSA à intervenir, notamment par la voie de sanctions, nous le ferons, sans hésiter" , a expliqué son président, Michel Boyon, qui s'est dit "profondément choqué" .
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