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Ce que l'on sait de l'enquête sur le meurtre de Sollacaro

Au lendemain de l'assassinat de l'avocat Antoine Sollacaro en Corse, les enquêteurs semblent implicitement pencher pour la thèse d'un règlement de compte du grand banditisme. Le point sur cette enquête qui ne fait que débuter.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (PHOTOPQR/NICE MATIN/fournil Maxppp)

Les circonstances

L'avocat, ancien défenseur de Yan Colonna et du nationaliste Alain Orsoni, a été, selon les premières constatations citées par le procureur d'Ajaccio, victime de "neuf tirs, dont six à la tête, au thorax et au bras ". Tirs au gros calibre de type 11.43. Une dizaine de douilles ont été retrouvées sur les lieux, dans une station-service d'Ajaccio, sur la route des Sanguinaires. Le tueur était apparemment monté sur une moto conduite par un complice. Les deux hommes portaient des casques à visière fumée. "Le mode opératoire fait penser à un réglement de comptes ", selon le procureur de la République d'Ajacccio.

Piste du nationalisme ou du banditisme

Qui était la cible ? L'homme Antoine Sollacaro ou l'avocat M° Sollacaro. Si le procureur Xavier Bonhomme affirme que "toutes les pistes vont être exploitées ", les enquêteurs semblent ne pas pencher pour la thèse d'un assassinat de circonstances, lié au procès en appel d'Yvan Colonna, son client, prévu en principe jeudi.

Peut-on alors envisager une piste nationaliste ? Antoine Sollacaro était un proche du nationaliste Alain Orsoni, qu'il avait défendu. Mais curieusement, c'est la Jirs, la Juridiction interrégionale spécialisée de Marseille spécialisée dans la grande criminalité, qui s'est
saisie du dossier, et non le parquet antiterrorsite de Paris qui se charge habituellement des affaires de nationalisme corse. Ce qui semble donc logiquement écarter cette hypothèse. Même si la verve de l'avocat, sanctionnée d'ailleurs par le Conseil de l'ordre des avocats, a, selon des observateurs cités par Le Parisien , "suscité des inimitiés et peut-être sa perte ".

Reste donc la piste du banditisme. Antoine Sollacaro a-t-il donc contrarié des intérêts ? A-t-il été trop proche d'anciens nationalistes reconvertis dans des affaires louches ? Coïncidence troublante : son assassinat intervient deux ans, quasi jour pour jour après celui d'un de ses proches, Antoine Nivvagioni, fondateur d'une société de sécurité, la SMS, impliquée dans une série d'escroqueries, d'abus de biens sociaux et de détournements de fonds. Après Nivvagioni, son co-gérant d'ailleurs a lui aussi été assassiné en juillet dernier.

L'enquête en cours

Le cabinet de l'avocat a été
perquisitionné, son ordinateur saisi. Une perquisition est prévue aussi
à son domicile. Les bandes de vidéo surveillance de la station-service vont être analysées de près. L'autopsie elle est prévue ce mercredi.

 

 

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