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Catastrophe d'AZF : la thèse officielle remise en cause

Selon le journal Sud-Ouest, l'explosion de l'usine AZF à Toulouse pourrait être due à une fuite de carburant dans une usine attenante. Une remise en cause de la thèse officielle alors que le jugement dans le procès en appel de cette catastrophe est attendu au mois de septembre.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Patrick Gardin/Wostok Press/ Maxppp)

Une remise en cause
de la thèse officielle. Selon le journal Sud-Ouest  de mercredi, une
fuite de carburant de fusées survenue sur le site voisin d'AZF serait à l'origine
de la catastrophe. L'explosion de l'usine chimique avait fait 31 morts en
septembre 2001 et 20.800 blessés
.

Sur son site Internet, Sud-Ouest s'appuie sur les révélations d'une revue spécialisée dans
le droit du danger et le management du risque. Elle précise "qu'une
première explosion aurait eu lieu avant celle du hangar de l'usine AZF".
Cette explosion survenue sur le site de la Société nationale des poudres et
explosifs (SNPE), une entreprise spécialisée dans la chimie fine.

Protégée par le secret défense

Cette explosion aurait
produit des vibrations qui "auraient déclenché l'explosion de deux bombes
dormantes situées sous le hangar 221 de l'usine AZF". La SNPE , qui
est protégée par le secret-défense, "n'a jamais été ciblée par l'instruction
judiciaire".

Lors du premier
procès de cette catastrophe, l'ensemble des prévenus (à commencer par Total,
propriétaire de l'usine AZF) avait été relaxé. Le procès en appel s'est tenu au
début d'année
. Le délibéré est attendu à la fin septembre.

Une thèse "farfelue" pour l'avocate des familles

Pour Stella
Bisseuil, l'avocate des familles endeuillées, interrogée mercredi par
France Info, cette thèse est aussi "fantaisiste que les autres ".  "Tous les salariés de la SNPE ont été entendus comme témoins
et à plusieurs reprises. Aucun d'eux n'a signalé cette fuite de
carburant et encore moins une explosion de leur site
" déclare
l'avocate.

"La SNPE était même partie civile au
procès. Il faudrait donc imaginer un complot de l'ensemble du personnel
",  ajoute Stella Bisseuil.

Les témoins avaient pourtant parlé à
l'époque de deux explosions, mais, selon Stella Bisseuil qui s'appuie
sur les comptes rendus des  experts "elles proviennent d'un seul et
même phénomène. C' est l'explosion d'un tas de nitrate qui provoque à la
fois une explosion souterraine, et ensuite un souffle (à la surface,
ndlr). S'il y avait eu une explosion préalable à la SNPE, on en aurait
entendu trois
".

Elle précise également que dans la thèse
qu'elle estime "farfelue ", le journaliste de Sud-Ouest évoque "deux
bombes souterraines sous le tas de Nitrate
." Pourtant, les experts
judiciaires "ont analysé minutieusement et passé au crible le
cratère. Il n'y a pas la moindre bride d'amorceur ou encore de bombes." Pour elle, "
il y a quelqu'un qui a pris ses rêves
pour des réalités
. Je ne vois vraiment pas sur quoi repose tous
ses faits qui ne correspondent à aucun élement du dossier
".

Une "juxtaposition de thèses hachées menues lors du procès"

Différentes
parties du procès AZF prennent cette nouvelle étude sur la catastrophe à
la dérision. En effet, elle ne reprendrait que des hypothèses qui
avaient été rejetées à l'instruction, qualifiées de "juxtaposition de
thèses hachées menues lors du procès
" par l'une des source proche du
dossier.

Maitre Daniel Soulez Larivière, avocat du propriétaire
d'AZF, juge que c'est une "spéculation compliquée mais intelligente ",
mais elle ne compte pas s'en servir.

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