Bugaled Breizh : non-lieu confirmé, les familles se pourvoient en cassation
Dans l'affaire du naufrage du Bugaled Breizh, en janvier 2004, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a suivi, ce mercredi, l'avocat général. Elle a rejeté un recours des familles des cinq marins morts dans le naufrage du chalutier breton et a confirmé le non-lieu dans cet affaire.
Un coup dur pour les familles qui estiment depuis plus de dix ans que le chalutier a été envoyé par le fond par un sous-marin qui se serait pris dans ses filets. Elles réclamaient la poursuite des investigations. Sur France Info l'avocat de l'une des familles, maître Dominique Tricaud, a annoncé qu'il allait se pourvoir en cassation et saisir la CEDH, la Cour européenne des droits de l'Homme.
"Des familles insultées par la justice"
L'instruction, qui s'est achevée en juillet 2013, s'est souvent heurtée au secret défense et n'a jamais validé cette thèse. Selon Dominique Tricaud, "on a à faire à un mensonge d'Etat, à une lâcheté d'Etat ". Il accuse l'armée française de "couvrir" l'armée britannique. Selon la thèse des familles, c'est en effet un sous-marin anglais en manoeuvre qui aurait provoqué le naufrage.
L'avocat espère qu'un jour, des marins parleront d'autant que ces dernières années "un certain nombre de voix se sont fait entendre ". Il souhaite qu'un jour, ces militaires parleront. Une parole nécessaire aux familles de victimes pour faire leur deuil. Toujours selon l'avocat, les familles ont été "insultées par la justice de ce pays ".
Lors de l'audience, l'avocat général avait lui estimé qu'il existait deux hypothèses "extrêmement crédibles " toutes les deux : "l'accident de mer et l'accrochage avec un sous-mari n". Il avait ainsi demandé la confirmation du non-lieu, estimant qu'il fallait "avoir le courage de dire qu'on ne peut pas continuer indéfiniment une enquête quand on a la certitude qu'il n'y a plus la moindre chance de prouver quoi que ce soit ".
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