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Bugaled Breizh : "Ça passe ou ça casse" à la cour d’appel

Ce mardi, la cour d’appel de Rennes étudie le dossier du Bugaled Breizh, coulé en 2004. Elle devra se prononcer sur le non-lieu prononcé l’an dernier. Les familles des cinq marins victimes espèrent relancer l’affaire sur la piste de l’accident de sous-marin.
Article rédigé par Elise Delève
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Cinq marins sont morts dans le naufrage du Bugaled Breizh le 15 janvier 2004 © Reuters)

"Si le non-lieu est confirmé, le dossier est mort ". L’avocat des familles des cinq marins morts dans le naufrage du Bugaled Breizh en janvier 2004, Me Bergot est clair. Ce mardi, la cour d’appel de Rennes examine à partir de 9h30 le non-lieu prononcé l’an dernier, et contesté par les familles. Cette audience "de la dernière chance" devrait se tenir à huis clos et la décision mise en délibérée. Pour Me Bergot, "ça passe ou ça casse ".

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Un autre avocat des familles a indiqué qu’il avait demandé à ce que l’un des magistrats de ce mardi soit récusé. Ce dernier aurait déjà pris position dans cette affaire selon Me Tricaud. Demande rejetée par la Cour d’appel de Rennes qui estime que le magistrat n'a à aucun moment "exprimé une opinion définitive sur le fond du dossier ". De l’autre côté, l’avocat du Bugaled a demandé un dépaysement de l’affaire il doute de  la "partialité de la cour d'appel de Rennes ". 

La thèse du sous-marin

Les familles sont persuadées que le bateau a été envoyé par le fond par un sous-marin qui se serait pris dans ses filets. Une thèse soutenue par Dominique Salles, ancien sous-marinier, qui a donné une "note circonstanciée" à la justice à ce sujet, juste avant le non-lieu. Selon lui, des sous-marins de l’OTAN se trouvaient dans la zone au moment de l’accident, mais cette piste n’a pas été explorée. "Je vais demander à la cour de poursuivre les investigations", indique l’avocat des familles.

 

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Les familles des victimes veulent que l’Etat reconnaisse sa responsabilité dans le drame. "Donnez-nous un non-lieu sous-marin ", dit Thierry Le Metayer, fils du mécanicien du Bugaled. Interrogé par nos confrères de France Bleu Breizh Izel, il a confié qu’il savait que la nationalité du sous-marin ne serait jamais donnée. Il souhaite que l’Etat français et les juges "acceptent de reconnaitre l’évidence que tout le monde sait : le Bugaled Breizh a été coulé par un sous-marin. On fera même semblant de ne pas savoir que ce sont les Anglais. On est prêts à ça ".

 

"Donnez-nous un non-lieu sous-marin" Thierry Le Metayer, fils du mécanicien du Bugaled
Le ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian a quant à lui déclaré que "la justice n'a pas établi de lien entre ces manœuvres et le naufrage et qu'aucun engagement de l'Etat dans cet accident n'a pu être démontré".

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