Naufrage du Bugaled Breizh : dix ans après, aucune réponse
Le feuilleton judiciaire n'est pas fini. En tout cas, les familles des cinq marins disparus dans le naufrage du Bugaled Breizh , le 15 janvier 2004, veulent le croire. Il y a dix ans, chacun a perdu un proche avec le chavirage de ce chalutier breton au large des côtes britanniques. Mais jamais les responsables n'ont pu être identifiés.
Depuis toujours, les familles et leurs avocats sont persuadés que le chalutier a coulé après avoir été éperonné par un sous-marin nucléaire d'attaque qui pourrait être anglais, Le Turbulent . Mais deux autres bâtiments, français et hollandais, pourraient aussi être responsables, un exercice militaire se tenant dans la zone à ce moment-là. Ce n'est pas ce qu'ont conclu les juges d'instruction.
Pas d'investigations complémentaires
Les deux magistrats nantais, Jacky Coulon et Robert Tchalian, ont refusé en octobre dernier la demande d'"instruction complémentaire " adressée par les familles des victimes, qui souhaitaient notamment l'audition de l'actuel ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. L'enquête, elle, a été clôturée en juillet dernier, faute de preuves recevables selon les juges d'instruction.
En février 2013, déjà, la thèse du sous-marin avait été écartée par la justice. Certes, des traces "infimes " de titane avaient été retrouvées sur les funes (des câbles reliant le bateau à son chalut), mais elles n'étaient "pas significatives de l'implication d'un sous-marin " selon un expert approuvé par la procureur de la République de Nantes. Sept ans plus tôt, en 2006, l'enquête du Bureau Enquête et Accident (BEA) Mer avait conclu à un accident.
Encore un espoir
Mais les familles des victimes refusent d'abandonner ce qu'ils estiment être une juste cause. Maître Dominique Tricaud, avocat de Thierry Le Métayer, fils de Georges Le Métayer, mécanicien sur le Bugaled Breizh , entend faire appel de la décision si jamais un non lieu était prononcé par les juges. Cela se jouera cette fois devant la cour d'appel de Rennes, avec l'espoir d'une réouverture de l'enquête.
Dernière solution, celle portée par une association, SOS Bugaled Breizh, une éventuelle procédure en Angleterre, parallèle à la Française. Mais le chemin semble encore long.
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