Au tribunal de Rodez, un covoiturage qui dépasse les bornes
Une magistrate assistante s’est attirée les foudres des avocats d’un procès déjà sensible. 18 accusés comparaissent pour un assassinat à Millau en 2010. Il s’agit d’une affaire violente relatée dans la presse comme étant une "expédition punitive ". Censée suppléer un collègue au pied levé, cette professionnelle de la justice se trouve dans l’obligation de suivre attentivement les débats, avec la distance imposée par son rôle. Cela ne l’a pas empêchée d’accepter dans sa voiture deux des prévenus pour un covoiturage. Une proximité et un mélange des genres que les avocats ne veulent pas laisser passer.
Une enquête demandée par les avocats
Ce qui dérange les avocats de la défense, c’est que la magistrate ait pu parler de l'affaire jugée avec ses deux passagers, accusés dans un procès qu’elle est susceptible de diriger. Un défenseur, Me Jean-Robert N’Guyen Phung, pointe aussi le côté pingre de cet épisode, de ce voyage entre Montpellier et Rodez.
"Elle propose un covoiturage pour partager les frais, qu’elle se fait rembourser par le ministère de la Justice".
Au-delà de cette remarque, Me Nguyen-Phung pointe les bavardages inopinés, les conversations sur l’affaire que la conductrice a pu avoir avec deux accusés.
"Comment peut-elle prétendre encore juger qui que soit ? Que pouvons-nous encore attendre de la justice de ce pays ?"
Bien que la magistrate ait été invitée à prendre quelques jours de congés, les avocats de la défense ne comptent pas en rester là. Ils ont signé une lettre réclamant une enquête.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.