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Attentats en Corse : le bâtonnier parmi une dizaine d'interpellés

Une dizaine de personnes ont été interpellées dans la mouvance nationaliste ce lundi, soupçonnées de deux attentats à la roquette anti-char contre des gendarmeries, à Bastia et Ajaccio, en décembre 2013.
Article rédigé par franceinfo
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  (La gendarmerie de Montesoro, au sud de Bastia, avait été visée par une roquette © MaxPPP)

Les attentats avaient défrayé la chronique. Le 5 décembre 2013, deux gendarmeries, à Bastia et Ajaccio, avaient été visées par des attentats - à la roquette anti-char. Pas de victimes à déplorer, mais une grosse frayeur rétrospective. A tel point que le ministre de l'Intérieur de l'époque, Manuel Valls, s'était rendu en visite surprise sur l'île deux jours plus tard, pour condamner de tels agissements.

22 mois plus tard donc, les policiers de la sous-direction antiterroriste, et des gendarmes de la section de recherches d'Ajaccio, ont procédé ce lundi à une dizaine d'interpellations, dans la mouvance nationaliste de Corsica Libera. Des perquisitions sont en cours à leur domicile.

Jusqu'à 96 heures de garde à vue

Aucune précision n'a été fournie sur l'identité des personnes interpellées, mais selon nos informations figure le bâtonnier d'Ajaccio, Me Doumé Ferrari. Sa soeur est propriétaire d'un box où ont été retrouvées des armes en début d'année. Un autre avocat, ex-bâtonnier, Philippe Gatti ferait également partie des gardés à vue, ainsi que son épouse.

Le conseil de l'Ordre des avocats du barreau d'Ajaccio s'est insurgé contre ces arrestations. Dans un communiqué, il "condamne fermement la procédure qui a conduit au placement en garde à vue " des deux hommes. "Si personne n'est au-dessus des lois et si celles-ci s'appliquent également aux avocats, ces derniers ont aussi le droit d'en profiter comme les autres citoyens (...) notamment du premier de ces droits qui est celui de la présomption d'innocence ", ajoute le communiqué.

L'avocat de Me Philippe Gatti et de son épouse, Camille Romani, dénonce la situation kafkaïenne dans laquelle se retrouve ses clients. "J'ai pris la décision d'écrire dès ce soir à la Garde des Sceaux pour dénoncer cette situation absurde. Aucun de mes clients ne sait pourquoi exactement il est en garde à vue. On ne leur a communiqué aucun élément en ce sens ", explique Camille Romani.

"Après plus de dix heures de garde à vue, ils ne savent toujours pas ce qu'on leur reproche" (Camille Romani)

En matière de terrorisme, les gardes à vue peuvent durer quatre jours, 96 heures.

Paul Ortoli, journaliste à Corse Matin, revient sur le coup de filet de la matinée. Il répond à Raphaëlle Duchemin

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