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Attentats de Paris : des centaines de parties civiles reçues pour la première fois par les juges

Plus de six mois après les attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, les juges chargés de l'enquête reçoivent à partir de ce mardi un millier de proches des victimes.
Article rédigé par franceinfo
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  (Faute de capacité appropriée au palais de justice de Paris, c'est l'Ecole militaire, dans le VIIe arrondissement, qui accueille ce rendez-vous très attendu par les familles © MaxPPP)

C'est un rendez-vous particulièrement important qui a lieu à partir d'aujourd'hui pour plus de mille personnes qui se sont portées parties civiles après les attentats du 13 novembre. Des parents éplorés, des enfants orphelins, des gens blessés vont se retrouver ensemble, aujourd'hui, devant les six juges d'instruction qui sont en charge de l'enquête sur les attentats du 13 novembre.

Les victimes et rescapés du Bataclan reçues mercredi et jeudi 

Le procureur de la République François Molins sera également présent. Les magistrats en charge de l'enquête vont restituer aux familles les avancées de l'enquête, six mois après les attentats qui ont fait 130 morts, et quatre jours après le premier interrogatoire de Salah Abdeslam qui n'a pas parlé au juge. Ce rendez-vous avec la justice est prévu à 14 heures, à Paris. Aujourd'hui, seront reçues les victimes du Stade de France et des terrasses. Mercredi et jeudi, ce seront les familles de victimes et les rescapés du Bataclan.

"La demande des familles, c'est d'abord qu'on les comprenne, qu'on les considère, qu'on les respecte"

Faute de capacité appropriée au palais de justice de Paris, c'est l'Ecole militaire, dans le VIIe arrondissement, qui accueille ce rendez-vous très attendu par les familles. "La rencontre en elle-même est importante. Elle est symbolique ", dit Samia Maktouf, qui représente 17 victimes. "La demande des familles, c'est d'abord qu'on les comprenne, qu'on les considère, qu'on les respecte ." Les proches des 130 morts et environ 350 blessés "attendent d'être reconnus avec un statut de victimes ", dit encore Me Jean Reinhart, qui défend 75 parties civiles. 

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Parmi les victimes, Mohamed Amghar, agent de sécurité qui sera ensuite décoré (de la médaille de la Sécurité nationale) par le ministre de l'Intérieur:  "La peur s'est installée en moi, raconte-t-il. Chaque jour, je vois mes blessures sous la douche. J'aimerais rencontrer cet homme, Salah Abdeslam, et lui poser la question... Comme lui, je suis musulman. Pourquoi a-t-il fait cela ? "

"La peur s'est installée en moi, alors j'aimerais comprendre" - Amghar Mohamed, stadier blessé lors des attentats
 

Le fondateur de l'Association française des victimes du terrorisme (AFVT), Guillaume Denoix de Saint Marc, a salué "le début d'un travail collaboratif entre les parties civiles et les enquêteurs ".

 

"C'est un moment qui va être fort. C'est un moment très symbolique"-Guillaume Denoix de Saint Marc (FENVAC)

"C'est un moment qui va être fort. C'est un moment très symbolique ", a-t-il souligné. "C'est un moment où les familles vont pouvoir faire connaissance avec ces juges d'instruction et sentir ou pas leur détermination à aboutir. Pour les juges d'instruction, c'est un grand oral ", a ajouté Guillaume Denoix de Saint Marc. Pour autant, le directeur général de l'AFVT ne s'attend pas à "des scoops" : les familles "veulent savoir exactement tout ce qui s'est passé, voir les responsabilités de chacun. Elles vont avoir pas mal de questions. Malheureusement, les juges ne pourront pas leur apporter beaucoup plus d'éléments que ce qui a déjà filtré dans la presse ", a-t-il estimé.

"Est-ce que leurs proches ont souffert, est-ce que la mort a été immédiate ? Les rapports d’autopsie permettront de répondre en partie à ces questions ", ajoute Stéphane Gicquel, le secrétaire général de la FENVAC.

"Est-ce que leurs proches ont souffert, est-ce que la mort a été immédiate ?" - Stéphane Gicquel, secrétaire général de la FENVAC

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