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Amiante : Martine Aubry chez la juge pour une possible mise en examen

L'ex-première secrétaire du Parti socialiste est convoquée mardi chez la juge d'instruction qui enquête sur le drame de l'amiante. Martine Aubry pourrait être mise en examen pour homicides et blessures involontaires, pour son rôle joué entre 1984 et 1987 en tant que Directrice des relations du travail du ministère du Travail.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Gonzalo Fuentes Reuters)

Martine Aubry juge d'ores et déjà une éventuelle mise en examen "incompréhensible " et a indiqué qu'elle demanderait son annulation à la chambre d'instruction. Et pourtant, l'ancienne première secrétaire du Parti socialiste est convoquée mardi après-midi chez la juge d'instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy, qui pourrait la mettre en examen pour homicides et blessures involontaires dans l'affaire de l'amiante.

Les faits concernent Martine Aubry en sa qualité de Directrice des relations du travail (DRT) du ministère du Travail, entre avril 1984 et septembre 1987. La juge Bertella-Geffroy lui reproche d'avoir tardé à transposer une directive européenne qui visait à abaisser les seuils d'empoussièrement dans les usines, et de ne pas avoir demandé d'études épidémiologiques sur les ravages de l'amiante (jugée responsable par les autorités sanitaires de 10 à 20% des cancers du poumon et qui pourrait provoquer 100.000 décès d'ici à 2025).

"Il ne faudrait pas que le cas de Martine Aubry soit l'arbre qui cache la forêt"

Mais Martine Aubry s'est toujours défendue. Interrogée par la police sur la question en 2010, elle avait indiqué qu'elle était alors convaincue que les décrets de 1977 et 1987 permettaient de protéger efficacement la santé des salariés. En 2005, un rapport sénatorial avait accablé l'Etat pour sa "gestion défaillante " de l'amiante.

"Il n'y a pas dans le dossier, aujourd'hui, de preuves d'une responsabilité personnelle de Martine Aubry, or la responsabilité pénale suppose l'existence de preuves ", expliquait lundi Michel Parigot, vice-président de l'Association nationale de défense des victimes de l'amiante (Andeva), partie civile dans l'enquête. 

 

"Il ne faudrait pas que le cas de Martine Aubry soit l'arbre qui cache la forêt et il serait grotesque de penser que l'affaire de l'amiante est l'affaire Aubry ", estime-t-il. L'association se bat depuis des années pour l'organisation d'un procès qui aboutisse à la condamnation des responsables de ce drame.

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