"Cher client, après les derniers calculs annuels del'exercice de votre activité, nous avons déterminé que vous êtes admissible àrecevoir un remboursement de notre parti d'un montant de 187,80 € ". Cemessage à en-tête officiel des services des impôts et signé par le"conciliateur fiscal adjoint Philippe Berger " est arrivé dans descentaines de boîtes mails ces derniers jours.Un internaute français sur troisA tel point que la direction régionale des finances publiquesd'Aquitaine a lancé un appel relayé dans les colonnes du journal Sud-Ouest : "Ilest recommandé de ne jamais répondre à ce type de message, de ne pas cliquersur les liens à l'intérieur de ce même message et de le supprimer immédiatement "Derrière ces faux courriels estampillés Impôts, EDF, CAF ouaux couleurs des banques, il y a des escrocs qui cherchent à récupérer lescoordonnées bancaires. C'est ce qu'on appelle le phishing ou hameçonnage. Unepratique connue depuis longtemps sur Internet mais qui fait encore beaucoup devictimes. D'après une étude de Norton by Symantec publiée en septembre dernier,un internaute français sur trois a été victime de cybercriminalité en 2011 avecun préjudice moyen de 247 euros."On n'avait plus rien sur nos comptes "Michel Redon et sa femme ont perdu beaucoup plus. En marsdernier, le couple reçoit un coup de téléphone de sa banque pour confirmerqu'ils sont bien à l'origine des nombreux virements effectués en quelques joursdepuis leur compte. "Pendant quatre jours, ils avaient prélevé 4.000euros. On avait 35 centimes d'euros sur notre Livret A et 1.400 euros dedécouvert sur le compte courant. On n'avait plus rien ". En tout, les éleveurs de chèvres dansl'Ardèche ont perdu 14.800 euros. D'où vient cette fuite ? "On a fini par se souvenird'un mail de notre banque reçu quinze jours plus tôt. Il proposait de consulternotre relevé de banque en ligne, on a cliqué sur le lien. Le site était parfaitavec le logo de la banque, etc. Rien ne permettait de savoir qu'on était tombédans un piège ", assure Michel Redon.Les banques doivent indemniser leurs clientsTrois semaines après avoir perdu son argent, Michel Redondit avoir reçu un message de sa banque. "Il tenait en cinq lignes : vousavez la responsabilité de vos accès, vous avez dont la responsabilité exclusivede ce qui vous est arrivé ". Mais après plusieurs semaines de combat,l'éleveur ardéchois a finalement récupéré son argent.Car il faut le savoir : d'après l'article L133-18 du Code monétaire et financier, les établissements bancaires ont l'obligationd'indemniser immédiatement la victime d'escroquerie : "le prestataire deservices de paiement du payeur rembourse immédiatement au payeur le montant del'opération non autorisée et, le cas échéant, rétablit le compte débité dansl'état où il se serait trouvé si l'opération de paiement non autorisée n'avaitpas eu lieu ".120.000 alertes en un anLe mieux reste encore de ne pas tomber dans le piège. Quelqueséléments permettent de se méfier des courriels de phishing : l'adresse URL dusite n'est pas celle de l'administration ou de l'entreprise concernée, certainscontiennent des fautes de grammaire et, surtout, la CAF ou EDF ne demandentjamais les coordonnées bancaires en dehors des espaces clients.En cas dedoute, l'Office centrale de la police en charge de ce genre d'arnaque a mis enligne un site internet de signalement de contenus illicites [actuellement enmaintenance...]. L'an dernier, l'OCLCTIC a ainsi recueilli quelque 120.000messages. L'escroquerie représente 56% des alertes transmises par les internautes.