Affaire Tapie : Guéant dénonce un "scandale d'État", l'Élysée répond
Claude Guéant, entendu cette semaine dans l'enquête sur l'arbitrage controversé dont a bénéficié Bernard Tapie en 2008 dans l'affaire Adidas, a dénoncé dimanche "un scandale d'Etat " visant selon lui à nuire à Nicolas Sarkozy. L'ancien secrétaire général de l'Elysée et ancien ministre de l'Intérieur a notamment dénoncé la transmission aux juges par l'actuelle présidence de la République d'archives de l'ancien président.
"Nous savons qu'il y a au sein de l'Etat, une utilisation de l'Etat, une structure, une organisation qui est faite à coups de violations de secrets de l'instruction et de l'enquête et à coups d'instrumentalisation de la justice pour dénigrer Nicolas Sarkozy, pour le détruire, et avec lui ses principaux collaborateurs ", a lancé Claude Guéant lors de l'émission Le Grand Rendez-vous Europe 1-Le Monde -I-Télé. Et l'ancien secrétaire général de l'Élysée de poursuivre :
"La transmission des archives, c'est complètement irrégulier (…) Je dis qu'il y a manipulation. "
"Strict respect de la loi" (Élysée)
Dans l'après-midi de dimanche, la présidence de la République a répondu dans un communiqué que "dans le cadre de l'instruction suivie par le juge Tournaire et sur la demande expresse de ce dernier, elle lui a communiqué les seuls éléments d'information requis qui se trouvaient disponibles dans les services de l'Elysée". Selon les services de l'Élysée :
"La présidence de la République a ainsi agi dans le strict respect de la loi et des réquisitions de l'autorité judiciaire."
Sorti de garde à vue mercredi, Claude Guéant doit être convoqué ultérieurement par les juges. Mais "il ne fait l'objet à cette heure d'aucune poursuite et il n'y a absolument pas d'éléments qui justifieraient une quelconque mise en cause", avait expliqué son avocat.
La justice cherche à savoir s'il a favorisé, lorsqu'il était le plus proche collaborateur de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, l'arbitrage qui a soldé en 2008 le litige de Bernard Tapie avec le Crédit lyonnais sur la revente d'Adidas.
Dans cette affaire, cinq personnes ont été mises en examen pour escroquerie en bande organisée. Une autre ex-ministre, Christine Lagarde, actuelle directrice générale du FMI a pour sa part été placée sous le statut de témoin assisté par la Cour de justice de la République, seule compétente pour juger les délits commis par des membres de gouvernement dans l'exercice de leurs fonctions. En juillet 2008, le CDR a été condamné par un tribunal arbitral à verser à Tapie 285 millions d'euros.
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