Affaire EADS : Lagardère et Daimler renvoyés en correctionnelle
Le 4 avril 2006, les groupes Daimler et Lagardère, actionnaires du groupe industriel européen EADS (European Aeronautic Defence and Space company), avaient annoncé la vente de 7,5% chacun du capital du groupe à des actionnaires institutionnels.
Deux mois plus tard, EADS annonçait un retard de six à sept mois du calendrier de livraison de l'avion Airbus A380. A l'époque, cette suite d'événements avait paru suspecte à l'Autorité des marchés financiers.
"Délit d'initiés"
L'AMF soupçonnait 17 dirigeants, passés ou actuels, du groupe aéronautique, ainsi que ses actionnaires français Lagardère et allemand Daimler, d'avoir bénéficié d'informations privilégiées sur les programmes du très gros porteur A380 et de l'A350, et d'avoir vendu leurs titres en raison de cela. Ce qui est illégal : on appelle cela un "délit d'initiés ".
Tous avaient été blanchis une première fois en décembre 2009, avant que les groupes Daimler et Lagardère soient finalement mis en examen début 2011. Ce lundi, les deux groupes viennent donc d'être renvoyés en correctionnelle, pour le même motif.
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D'anciens cadres d'EADS également concernés
Sept anciens cadres dirigeants d'EADS comparaîtront également devant un tribunal correctionnel, à une date qui doit être fixée. Parmi eux figurent l'ancien coprésident du groupe aéronautique européen, Noël Forgeard, qui a quitté ses fonctions en 2007, ainsi que l'actuel directeur commercial d'Airbus, John Leahy.
Les autres personnes poursuivies sont cinq cadres en poste à l'époque chez Airbus ou EADS : Alain Flourens, Erik Pillet, Olivier Andriès, Jean-Paul Gut et Andreas Sperl.
A noter qu'EADS a bien évolué depuis. Entre 2006 et 2013, notamment, Arnaud Lagardère a décidé de revendre toutes ses parts du groupe qui, contrairement à l'époque, a vu sa cote remonter drastiquement en bourse.
"La société SCA Lagardère prend acte avec surprise de la position du juge d'instruction" (avocat du groupe)
Le groupe Lagardère a d'ailleurs réagi lundi, par le biais de Me Jean Veil, son avocat : "Après avoir été mise hors de cause par les autorités de tutelle boursières dans les différents pays concernés, et notamment par l'AMF, la société SCA Lagardère prend acte avec surprise de la position du juge d'instruction consistant à saisir le tribunal de la situation de divers actionnaires et cadres dirigeants d'EADS ".
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