Affaire Camara : quelle indemnisation pour cinq mois de prison?
Ce cauchemar judiciaire commence en juillet 2001. Un mois
plus tôt un autre Mohamed Camara, né comme lui en Guinée, et qui plus est, le
même jour et la même année, a été condamné à vingt ans de réclusion pour le
viol de deux mineurs. Une condamnation prononcée en son absence par la Cour
d'assises de Paris car il est en fuite. Lors d'un banal contrôle, des policiers
belges pensent interpeller le coupable mais c'est Mohamed Camara, l'innocent,
qu'ils embarquent après des vérifications sommaires. "J'avais trouvé une
inscription à l'université de Nantes. Je venais à Paris pour faire des
démarches. J'ai été contrôlé dans le TGV. Et puis on m'a dit qu'il y avait un
mandat d'arrêt international contre moi. Donc j'ai été conduit en garde à vue
puis en prison pour viol sur mineurs" .
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viol sur mineurs. Je me suis dit 'qu'est-ce qui m'arrive'" (Mohamed
Camara)
Incarcéré en Belgique puis en
France, il subit le sort réservé aux violeurs d'enfants. Heureusement, il est protégé par un codétenu
Cinq mois d'enfer carcéral
Après ces cinq mois
d'enfer carcéral, c'est l'avocat contacté par la famille qui va dénouer la
situation. Le 31 décembre 2001, Mohamed Camara sera libéré. Et ce lundi, douze ans après la Cour d'appel
de Paris soit se prononcer sur son indemnisation. Mais la loi prévoit officiellement des dédommagements qu'en cas de relaxe, d'acquittement ou
de non-lieu. Et Mohamed Camara n'a jamais été jugé et encore moins condamné. "Et
donc le texte a priori ne prévoit rien" note Me Frédéric Berna. Il réclame
180.000 euros pour son client. L'agent judiciaire n'en propose que 12.000.
Le procureur de la République a déjà affirmé que dans cette affaire, "l'esprit du texte devait l'emporter sur sa lettre".
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