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Interruption volontaire de grossesse : la création d'un congé spécifique "changerait collectivement la manière de percevoir l'IVG"

Une tribune publiée dans "Le JDD" dimanche 30 avril réclame la création d'un "congé IVG" pour légitimer et affirmer "ce droit fondamental".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Manifestation en faveur du droit à l'avortement à Strasbourg (Bas-Rhin) le 2 juillet 2022. Photo d'illustration (JEAN-MARC LOOS / MAXPPP)

"Un congé IVG changerait collectivement la manière de percevoir l'IVG, qui est encore un peu sous le manteau", a expliqué ce dimanche sur franceinfo Edmée Citroën, journaliste et communicante, signataire de la tribune publiée par Le JDD, où 32 personnalités, journalistes, avocates, entrepreneurs s'engagent pour la création d’un congé pour les interruptions volontaires de grossesse.

franceinfo : Pourquoi cette tribune ?

Edmée Citroën : Aujourd'hui, généralement, quand on avorte c'est le samedi, on se repose le dimanche et on retourne au boulot le lundi. Si on a envie de prolonger un peu pour des raisons psychologiques ou physiologiques, on se débrouille pour avoir un congé maladie, mais on est pénalisée financièrement. C'est pour cela qu'on a fait une tribune pour demander la mise en place d'un congé dédié à l'IVG.

Qu'est-ce qui a déclenché cet appel ?

La genèse de tout ça c'est la création du congé fausse couche pour les femmes. Ce qui m'a choquée quand j'ai vu ça c'est que c'était fermé aux femmes qui ont procédé à des IVG, interruptions volontaires de grossesse. Cela me semblait assez fou. 

"Dans le parcours d'IVG, il y a toujours une dimension un peu illicite, du fait qu'il n'y a pas ce congé IVG. On dit un peu aux femmes de se débrouiller."

Edmée Citroën, signataire de la tribune

à franceinfo

L'IVG est-elle encore vue comme une faute ?

Pour moi le message politique que l'on envoie aux femmes c'est qu'elles ont le droit à l'IVG et qu'on ne va pas en plus leur donner un congé. Cela conserve ce caractère un peu subversif vis-à-vis de l'IVG. Ne pas être soutenue par son employeur et son entourage, cela envoie un message aux femmes qui n'est pas top. On maintient l'IVG dans un truc illicite.

Est-ce que ce congé permettrait que l'IVG devienne un droit fondamental ?

Oui, bien sûr. Le gros du travail c'est de constitutionnaliser l'IVG. On a voulu aborder la question de l'IVG dans la sphère professionnelle. Elle donne des informations et elle reflète la manière dont on considère l'IVG, dont on la perçoit de manière collective. Je pense que ce congé changerait collectivement la manière de percevoir l'IVG, qui est encore un peu sous le manteau.

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