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Inquiétude des professionnels après le suicide d’un médecin

Un docteur du Portel dans le Pas-de-Calais s’est suicidé mercredi parce qu’il ne supportait pas de s’être trompé dans un diagnostic. Les représentants des médecins s’inquiètent de ce malaise qui gagne la profession.
Article rédigé par franceinfo
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Le suicide mercredi d'un médecin généraliste du Portel (Pas-de-Calais), qui se reprochait de n'avoir pas su diagnostiquer un patient, traduit le malaise d'une profession qui voit ses conditions de travail se dégrader depuis une dizaine d'années.

Alors que les suicides représentent environ 6% des décès des 35-65 ans au niveau national. "Le taux le plus fort de toutes les populations professionnelles", souligne le président de l'AAPML (Association d'aide professionnelle aux médecins libéraux), Régis Mouries. "Dans certains départements, comme le Vaucluse, on arrive à 22 suicides pour 100 décès de médecins", ajoute-t-il.

Une enquête réalisée par l'Union régionale des médecins libéraux (URML) en Ile-de-France révélait ainsi en juin 2007 que 53% d'entre eux se sentaient menacés par le syndrome de "burn-out", d'épuisement professionnel. Les plus en danger: les généralistes âgés de 45 à 50 ans et célibataires, qui réalisent plus de 6.000 actes par an et peuvent être consultés sans rendez-vous. De plus, l’un des problèmes majeurs est que les médecins ne sont soumis à aucune visite médicale. Seul, le médecin va avoir tendance à "nier la dépression" et faire "des rustines avec des tranquillisants, des somnifères", estime le Dr Castelain, installé à Noeux-les-Mines.

Une plate-forme téléphonique (0826 004 580) a été mise en place par l'AAPML pour l'Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte d'Azur: "24 heures sur 24, sept jours sur sept" les professionnels en détresse y disposent d'une "écoute et d'un soutien psychologique". Faute de financements, l'AAPML n'a pu encore s'étendre au niveau national comme elle l'ambitionne.

Anne-Laure Barral avec agences.

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