: Infographies Plus nombreux, davantage de femmes... comment la crise affecte les SDF

Ils sont de plus en plus nombreux à dormir dans la rue ou dans des centres d'hébergement. En 2012, la France comptait près de 112 000 personnes sans domicile fixe, selon le Portrait social de la France, publié mercredi 19 novembre par l'Insee. L'institut statistique, qui a étudié l'évolution de la population française depuis le début de la crise, en 2008, dévoile la "grande diversité" de cette population de SDF, après une enquête réalisée dans les moyennes et grandes agglomérations. Voici quatre graphiques pour mieux comprendre ces chiffres.

Une explosion du nombre de SDF en onze ans

111 700. C'est le nombre de sans domicile fixe au premier trimestre 2012, selon le Portrait social de la France dressé par l'Insee. Cette population a augmenté de 44% depuis 2001, pour s'établir à 81 000 adultes et 30 700 enfants. Ce chiffre ne correspond toutefois pas au nombre exact de SDF, puisqu'il ne prend en compte que les personnes fréquentant des services d'hébergement ou de restauration, et qui vivent dans des communes de plus de 20 000 habitants.

Selon l'étude, cette population est principalement masculine (60%) et âgée de moins de 50 ans (82%). Les femmes et les enfants sont toutefois de plus en plus nombreux, en particulier parmi les sans domicile nés à l'étranger : 40% de ces derniers sont accompagnés d'enfants, contre seulement 16% pour ceux nés en France.

Les étrangers, fortement représentés

Les sans domicile nés à l'étranger sont majoritaires en France : ils représentent 55% de cette population, dont 19% de non-francophones. Un tiers d'entre eux sont originaires de pays d'Europe hors de l'Union européenne (UE) ou récemment entrés dans l'UE. Les autres SDF sont nés dans un pays d'Afrique subsaharienne (35%) ou du Maghreb (23%).

Des difficultés familiales et financières à l'origine de la perte du logement

Une majorité de SDF (57%) ont déjà occupé un logement personnel avant de se retrouver à la rue. Les raisons de la perte du domicile sont variées : 35% expliquent avoir rencontré des problèmes d'ordre familial, comme une séparation, le décès d'un conjoint ou des violences conjugales. Deuxième cause principale : les difficultés financières survenues après un licenciement ou liées à un loyer trop élevé.

D'après l'Insee, davantage de SDF disaient s'être retrouvés à la rue en raison de problèmes financiers en 2012 qu'en 2001. Une évolution qui reflète celle du marché du travail et la hausse du chômage.

 Un SDF sur trois vit avec moins de 300 euros par mois

Les revenus des sans domicile fixe sont globalement très faibles. Près de 80% d'entre eux disposent de moins de 900 euros par mois, dont 31% qui touchent moins de 300 euros, selon l'Insee qui les a interrogés sur les ressources perçues le mois précédent. Une conséquence de leur situation professionnelle, puisque plus des trois quarts des SDF se déclarent inactifs (37%) ou au chômage (39%).

Ceux qui travaillent occupent la plupart du temps des emplois "à temps partiel (1 cas sur 2), peu qualifiés et précaires", note l'Insee. S'ils sont mieux lotis que les SDF inactifs ou au chômage, leurs revenus restent donc souvent faibles.