Depuis quelques jours en France, le hashtag #metooinceste inonde les réseaux sociaux. Des centaines de personnes dévoilent les agressions sexuelles et les viols dont elles ont été victimes. Des témoignages glaçants, qui bien souvent se heurtent à la prescription. Il a fallu plus de 50 ans à Isabelle Sezionale pour sortir du silence. De ses 4 à 14 ans, elle affirme avoir été violée par un membre de sa famille. Son histoire, elle l’a racontée dans des livres mais n’a jamais pu porter plainte. Aujourd’hui, elle milite pour que les crimes d’inceste sur les enfants deviennent imprescriptibles. "La victime paye toute sa vie, ça c’est imprescriptible, alors que le bourreau, il bénéficie de la prescription", constate-t-elle. 30 ans, une durée suffisante selon certains professionnels du droit De 10 ans en 1989, le délai de prescription pour les crimes sexuels sur mineurs a été allongé à 20 ans en 2004, puis à 30 ans à compter de la majorité en 2018. Beaucoup de professionnels du droit estiment que cette durée est suffisante, car faute de preuves, le doute profite souvent à l’accusé. Le Sénat doit examiner un texte de loi qui vise à allonger à 40 ans le délai de prescription pour les crimes sexuels sur mineurs.