Projet de loi immigration : "On va trouver une voie de passage" pour qu'il soit adopté, assure Éric Dupond-Moretti
"J'ai confiance dans le travail qui va être conduit devant la commission mixte paritaire" sur le projet de loi immigration, affirme jeudi 14 décembre sur France Inter le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti "On va trouver une voie de passage qui permettra de durcir [la loi en vigueur] contre ceux qui sont indésirables chez nous, tout en permettant de régulariser ceux qui participent à notre économie, qui sont parfaitement intégrés", assure-t-il.
La droite ne veut pas d'une régularisation des travailleurs dans les métiers en tension. Or, compte tenu de la composition de la commission mixte paritaire, la majorité devra s'entendre avec elle si elle veut faire aboutir son texte.
"L'histoire n'est pas terminée encore", renchérit le garde des Sceaux, après le rejet de l'examen de cette proposition de loi par l'Assemblée nationale, lundi. Un épisode qui l'indigne, car ce jour-là, "ceux qui ont gagné, ce sont les passeurs". "Il y avait dans ce volet de loi, porté par Gérald Darmanin [le ministre de l'Intérieur], le durcissement des pénalités contre les passeurs. J'ai souhaité en faire un crime, c'est le petit volet 'justice' de ce texte", ajoute-t-il. Après le vote des députés, "ils doivent se frotter les mains, ces gens qui n'ont aucune considération pour la vie humaine" et qui "prennent du pognon à des malheureux qui veulent quitter la misère qui est la leur".
Quant à ceux qui ont "perdu", "ce sont ceux qui travaillent chez nous qui sont étrangers, que l'on se proposait de régulariser". Selon lui, "60% des gens qui travaillent dans le BTP en région parisienne sont étrangers", et même si "tous ne sont pas en situation irrégulière, certains d'entre eux le sont". "Si l'on veut un instant imaginer la France sans cette main d'œuvre, je ne sais pas qui ramasse les fruits et légumes, je ne sais pas qui conduit les taxis, je ne sais pas qui fait la cuisine, je ne sais pas qui est dans le BTP", lance-t-il, car "tous les métiers en tension ont besoin de cette main d'œuvre".
Constituée de sept députés et sept sénateurs, cette commission mixte paritaire se réunira lundi à 17 heures. Sur ces quatorze parlementaires, cinq font partie de la majorité et cinq autres sont issus de la droite. En cas d'accord sur un texte, le vote de l'Assemblée nationale et du Sénat aura lieu dès le mardi, selon le ministère des Relations avec le Parlement.
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